Webinaire du CDA sur l’IA : les panélistes contre Elon Musk et Cie

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« Observer une pause de 6 mois pour tous travaux de recherche en Intelligence artificielle en Europe et en Afrique », comme formulé dans une lettre ouverte de 1 000 personnalités mondiales, sous la houlette d’Elon Musk, le fondateur de l’Open AI (société à l’origine du fameux ChatGPT) n’a pas été du gout du Cluster Digital Africa (CDA), dirigé par Amadou Diawara.

Le CDA l’a expressément manifesté dans un webinaire, ce jeudi 13 avril, sur la plateforme SediSpace, intitulée « l’Afrique et l’Europe doivent-elles arrêter la recherche sur l’IA comme le préconisent les Américains ? »

L’Afrique et l’Europe ne doivent suspendre les activités de recherche en IA

Unanimement, les panélistes présents à ce webinaire modéré par Amadou Diawara, président du CDA, à savoir, Léa N’Guessan, Rajaa Ghanimi, Christian Jumelet, Jean Jacques Gossan et Jérome Ribeiro se sont montrés défavorables à l’idée selon laquelle les pays européens et africains doivent jeter l’éponge en matière de recherche. Au contraire, l’Afrique et l’Europe seraient en bonne position pour concurrencer les USA en recherche et innovation relatives à l’IA. La crainte des puissances mondiales est la preuve que l’Afrique et l’Europe peuvent damer le pion notamment aux USA.

Il suffit seulement que l’écosystème, particulièrement celui des pays africains, soit favorable pour l’éclosion des talents et pour que les innovations de ceux-ci soit à portée pratique.

De son coté, Kacem Ait Yalla, président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie en France (Caci France), intervenant lors du webinaire, plaide également pour que l’Afrique profite des avantages de l’IA, « une bombe atomique », selon ses propres termes, et qu’elle mette le paquet, essentiellement sur le volet software, pour ne pas rater le coche. « C’est une opportunité pour l’Afrique, à travers l’IA, pour se mettre au diapason numérique. », a-t-il déclaré, ajoutant : « en sus de l’Intelligence artificielle, on ne doit pas oublier l’intelligence traditionnelle, legs de nos traditions de l’Afrique. »

Contexte mondial : les USA craignent pour leur suprématie en IA

Pour rappel, 1 000 personnalités, dont Elon Musk (déjà cité), Sam Altman, patron d’OpenAI, concepteur de chatGPT, Yoshua Bengio, pionnier canadien de l’IA, le cofondateur d’Apple,  Steve Wozniak, ainsi que des membres du laboratoire d’IA de Google DeepMind, le patron de Stability, AI Emad Mostaque ont, dans une lettre ouverte publiée mercredi 29 mars par le Future of Life Institute, exigé de faire de faire une pause « le temps de mieux évaluer les risques que l’IA fait peser sur l’humanité. », demandaient que « pareille technologie devrait être publique et vérifiable », tout en exigeant que « les gouvernements interviennent en forçant la forcer la main à ceux qui sont trop lents ou qui ne veulent pas s’arrêter. ». En revanche, Bill Gates, patron de Microsoft ne fais pas partie des signataires. 

Importantes déclarations des panélistes :  :

Léa N’Guessan, avocate au Barreau de Paris et Ambassadrice du CDA :

«La régulation de l’IA est nécessaire pour ne pas jeter en prison des innocents» :

 

« Certes, il faut une volonté politique des gouvernements, mais elle doit être adossée à des initiatives collectives. La régulation est nécessaire pour ne pas jeter en prison des innocents à cause du mauvais usage de l’IA, comme ça s’est passé tout récemment, pour un cas de reconnaissance faciale. Aussi, la prédiction via les algorithmes a poussé, pour un autre cas, les juges à commettre des erreurs. »  

Jean Jacques Gossan, Managing Partner – BridgAfricA et Ambassadeur du CDA :

« Formation et poursuite de la recherche fondamentale» : 

« Pour promouvoir l’IA, des plateformes telles que celles du CDA sont utiles, ce dernier doit également initier des formations en la matière. L’Afrique et l’Europe doivent toujours poursuivre la recherche fondamentale, et ce, tant que les sciences fondamentales sont enseignées. Quant à la recherche produit, elle doit être en mise en adéquation de la gouvernance de l’IA. Car l’IA ça va vite, réduisant progressivement le droit à l’erreur : Le ChatGPT 4 fait 40% moins d’erreurs que ChatGPT3, le ChatGPT5 en voie de mise en fonctionnalité, quant à lui, fera 80% moins d’erreurs que le ChatGPT4, etc. L’exemple des Emirats arabes unis (EAU) est à méditer : unique pays à avoir une université de l’IA (pas seulement en contenu pédagogique) et un ministère dédié à l’IA, qui révèle qu’entre 10 à 15% du PIB (produit intérieur brut) peut provenir de l’IA. »

Jérôme Ribeiro : co-Fondateur de l’Human AI – Artificial Intelligence et vice-président du CDA :

« L’Afrique, c’est la génération artificielle de demain » :

« L’acculturation est la base du développement de l’IA : pour agir, il faut comprendre. L’Afrique, berceau de l’humanité, constituée de 40% de la jeunesse mondiale, pétrie de talents, est l’avenir digitale, c’est la génération artificielle de demain. Préalablement, un diagnostic s’impose, ou en sommes nous en termes de fibres optiques, digitalisation, la 4G. Il nous faut aussi un lieu physique pour former. L’exemple de la Maison de l’IA au Maroc, mise en place par l’Institut EuropIA & AfriquIA, en est l’exemple. Il faut aussi légiférer par pays, car chacun à ses spécificités. Le cas du Cameroun est édifiant : 280 dialecte ! Il faut donc, au sein d’un même pays et d’un pays à l’autre, trouver des points de convergence. »

Christian Jumelet, Global Enabler, ChangeMaker, Advisor for sustainable social success et vice-président du CDA

« L’Afrique ne doit etre suiveuse des GAFAM » :

« L’IA c’est désormais la vraie réalité, les Starwars (Guerre des étoiles, Ndlr) est révolu. L’Afrique doit être souveraine dans ses décisions, et non suiveuse des GAFAM (acronyme désignant : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, Ndlr). Les talents africains et européens peuvent avoir leur propre IA. Et je n’exagère pas. Des solutions d’usage en Afrique peuvent voir leur jour pour générer à leur tour, des moteurs d’IA et d’autres réseaux sociaux qui supplanteront ceux actuellement en vigueur. »

Rajae Ghanimi, Doctorante (PhD) en Intelligence artificielle appliquée à la médecine, Présidente-fondatrice de l’association Hippocrate,  auteur du livre « Lymphome malin non hodgkinien primitif du rectum : a propos d’un cas et revue de la littérature »

« L’IA doit intégrer l’activité cognitive » :

« On vit avec l’IA. Ce n’est pas le développement des applications qui dérange, mais l’usage de celles-ci. Il faut la régulation. La lettre ouverte d’Elon Musk et consorts est minée par la logique du business. Ce n’est pas le moment de faire les pauses : IA doit intégrer l’activité cognitive. L’IA, contrairement aux affirmations de Golden Sachs, doit générer de nouveaux postes d’emplois et non en supprimer. Pour cela, les chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont plus promoteurs, annonçant que 40 millions de postes d’emplois seront crées dans les années à venir. »

A propos du Cluster Digital Africa :

Cluster Digital Africa est une plateforme d’intelligence collective le Cluster Digital Africa  mis en place par le (CIRTIC) Centre d’Innovation de Recherche Technologique et d’Industrie Créative, du groupe FAMIB (www.cirtic.com). Il qui compte pas moins de 40 000  membres à travers le monde, entre décideurs publics et privés, les représentants d’institutions, des médias et de la société civile, pour ne citer que ces catégories.

Le CDA vise à accompagner une nouvelle génération de professionnels africains, en intégrant l’objectif de développement durable à ces autres objectifs. Il est constitué des acteurs de la filière numérique prônant l’innovation dans leurs domaines respectifs. Le CDA encourage l’innovation « MADE IN AFRICA ».

Actuellement, en partenariat avec la Fédération des écoles européennes (FEDE), le projet d’une université virtuelle européenne en Afrique est le cheval de bataille du CDA.

Ces Commissions sont, notamment :

  • Commission “Partenariats stratégiques, Suivi & Evaluation projets”
  • Commission “Formation, Education, Recherche & Innovations, Startup et Entrepreneuriat,
  • Commission “eGovernment et eCitoyen ( Esanté, RSE),
  • Commission “Event, Communication & Relations Publiques”,
  • Commission “Agritech, GreenTech & Environnement “Smart Cities, Commission “Énergie”,
  • Commission “Block-Chain, Intelligence Artificielle, Big Data, “ebanking, LegalTech”,
  • Commission “Réseaux et infrastructures Commission, Cyber Sécurity”
  • Commission ” Industrie créative, Art et Culture”,
  • Commission Zone libre échange,
  • Commission BootCamp Metaverse

 

 

 


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