Le romancier Tierno Monénembo s’est prêté à un jeu de questions-réponses lors d’une conférence animée par la celebrissime romancière camerounaise Calixthe Beyala. Monénembo, considéré comme l’un des meilleurs écrivains africains actuels, a partagé ses réflexions sur divers sujets littéraires et sociétaux.
Il a accordé une place prépondérante à la femme dans sa littérature, estimant que l’Afrique pourrait connaître un essor considérable lorsque les femmes retrouveront la place qui leur revient. Monénembo a également évoqué son identité en tant qu’homme peul, soulignant la richesse de sa pluralité en tant qu’Africain.
Le romancier a exprimé son amertume à l’égard de la situation de son pays, la Guinée, regrettant le gâchis de ses potentialités et soulignant les faux problèmes qui entravent son développement.
En ce qui concerne la démocratisation de l’Afrique, Monénembo a affirmé sa foi en son avènement inéluctable, tout en soulignant l’importance de l’adaptation de la démocratie à la culture de chaque pays.
Lorsqu’on lui a demandé comment naissent les grandes œuvres littéraires, l’écrivain guinéen chevreoné a affirmé que “les grandes littératures naissent dans les crises”. Il a souligné que les grandes littératures, qu’elles soient américaine, française ou africaine, ont vu le jour dans des contextes de conflits tels que la guerre de sécession, la guerre mondiale, l’esclavage et la colonisation. Monénembo a également évoqué son propre positionnement littéraire en tant
qu’héritier de la négritude, tout en reconnaissant la nécessité d’une évolution de la littérature pour refléter les évolutions du monde actuel.
Il a également abordé l’influence des écrivains en tant que citoyens engagés, soulignant que ce sont les hommes libres qui provoquent les évolutions sociales. Enfin, l’auteur a évoqué l’impact de la littérature, rappelant que même à une époque où la majorité des gens en France ne savaient ni lire ni écrire, les idées des philosophes des Lumières ont influencé le destin du pays.
Lorsque Beyala lui a demandé de décrire l’Afrique dans cinquante ans, Monénembo a exprimé son optimisme en déclarant que l’Afrique serait un paradis, insistant sur le fait qu’elle serait bien meilleure qu’elle ne l’est actuellement.