Il est impératif de stopper l’exode des médecins Algériens. Le professeur Rachid Belhadj, président du syndicat des professeurs et chercheurs hospitalo-universitaire, souligne la nécessité d’entreprendre diverses actions visant à corriger et améliorer les conditions socioprofessionnelles du personnel de santé en Algérie.
Lors de son passage à l’émission “L’invité de la rédaction” sur la Chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Belhadj a mis en lumière les développements récents du statut particulier, prévu pour être promulgué en 2024.
Depuis 2008, l’attente d’une révision du statut particulier des personnels de la santé prend fin avec cette nouvelle législation qui introduit des changements significatifs, mettant l’accent sur la valorisation des ressources humaines.
Le Pr Belhadj précise que ce statut, actuellement en phase finale, révise plusieurs aspects, notamment l’indemnisation, l’amélioration des conditions socioprofessionnelles, et l’environnement de travail, dans le but de favoriser les médecins, qu’ils soient maîtres-assistants, maîtres de conférence ou professeurs. Tous ces professionnels ont une triple mission : la recherche scientifique, la formation universitaire et l’accès des Algériens à des soins innovants en matière de diagnostic, d’exploration et de traitement.
Comparant la rémunération du professeur hospitalo-universitaire en Algérie à celle d’autres pays, le Pr Belhadj souligne la nécessité de remédier à cette disparité pour freiner la fuite de ces professionnels vers l’étranger ou le secteur privé. Il alerte sur la continuation de cette “saignée” au sein des rangs des professeurs et maîtres assistants qui choisissent de partir, regrettant que les opportunités à l’étranger soient très attractives, notamment en France.
Face à cette réalité, le professeur Belhadj préconise la mise en place de réformes substantielles visant à adapter le système de santé national aux exigences de la sécurité sanitaire post-Covid, prenant exemple sur d’autres pays proches.
Il souligne l’importance de revoir les politiques de formation pour retenir les médecins et propose d’explorer des stratégies visant à attirer et à retenir l’élite médicale, à l’instar de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne et des pays du Golfe. En outre, il insiste sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail, de formation, et de développer une stratégie pour anticiper et gérer la médecine de demain.