Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), réunis en leurs 15 sommet à Johannesburg depuis deux jours, annoncent leur expansion dès janvier à six nouveaux membres, a annoncé ce jeudi 24 août le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
L’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent le groupe des pays émergents qui veut gagner en influence dans le monde. « L’adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024 », a déclaré Cyril Ramaphosa lors d’une conférence de presse conjointe des dirigeants des cinq nations qui composent actuellement le bloc, s’est-il félicité.
« La pertinence des BRICS est confirmée par l’intérêt croissant manifesté par d’autres pays à rejoindre le groupe. Comme l’a indiqué le président Ramaphosa, c’est avec satisfaction que les pays membres des Brics accueillent l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran », a écrit sur Twitter le président brésilien Lula.
C’est un « moment fort » pour l’Éthiopie, s’est félicité son Premier ministre Abiy Ahmed. L’adhésion aux Brics est un « événement historique » et un « succès stratégique » pour la diplomatie iranienne, le conseiller politique du président iranien Ebrahim Raïssi, Mohamed Jamshidi.
Gagner en influence sur la scène mondiale
La veille, Pretoria avait annoncé que tous les pays membres s’étaient accordés sur le principe d’une expansion.
« Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics », s’était félicitée la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, soulignant une avancée « positive ».
Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du « club des cinq », qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe. Un engouement qui souligne l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.
La question de l’expansion du groupe était la priorité de ce 15e sommet qui s’est ouvert mardi. Les Brics ont dû s’accorder sur le choix stratégique des nouveaux entrants.
Les tractations ont eu lieu lors d’une session plénière qui s’est tenue à huis clos mercredi 23 août. Les rencontres bilatérales se sont également multipliées depuis l’ouverture du sommet.
Un bloc “non-aligné”
La Chine, poids lourd comptant pour environ 70 % du PIB du groupe, était clairement en faveur d’une expansion. Mais l’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois, avait des réserves.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait rappelé qu’un « consensus » sur les modalités devrait être trouvé. Le processus de décision au sein des Brics requiert en effet l’unanimité.
Selon les observateurs, le Brésil craignait également qu’une expansion ne « dilue » son influence mondiale et au sein du bloc.
Les Brics ont réaffirmé leur position « non-alignée » lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine. Les États-Unis ont affirmé ne pas voir dans les Brics de futurs « rivaux géopolitiques », assurant vouloir maintenir de « solides relations » avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.
Représentant un groupe de pays disséminés géographiquement et dotés d’économies à la croissance inégale, les Brics ont pour front commun leur scepticisme vis-à-vis d’un ordre mondial qu’ils considèrent comme servant les intérêts des pays riches et notamment des États-Unis.