Skikda : citoyens dénoncent énergiquement

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Les habitants de Skikda sont sortis de leurs gonds, et ce n’est pas la première, en dénonçant, sur Facebook, seule tribune qu’il leur sied pour le moment, le retard qu’accuse leur wilaya et l’impact négatif sur leur vécu et leur moral. Un programme d’urgence comme celui ayant ciblé Khenchela, devait, à notr sense, apporter beaucoup à Skikda : ville du 20 août 1955. La dégradation qui la caractérise lui fait perdre, notamment, son lustre d’antan et son « petit Paris » titre dont elle fut baptisée deux décennies durant, au moins.

SKIKDA : RETARD HUMILIANT

Skikda est en retard. C’est un secret de polichinelle. Les indices sont nombreux, notamment :

  • routes défoncés comme si une bombe les déflagrées,
  • hygiène à la recherche de sa salubrité, avec rats, blattes, moustiques comme ingrédients décoratifs en 2023 ;
  • cités-dortoirs, avec leurs lots de coupures électriques, réseau en mal de connexion, vides-sanitaires ‘’odorisants’’ ;
  • de l’eau turbide, à gogo, mais pas régulièrement ; heureusement d’ailleurs !

A ces éléments du quotidien, Skikda subit, depuis plus d’une décennie, des retards de livraison de projets structurants et stratégiques, et dont ne voit à ce jour ni le bout du tunnel, ni une quelconque date de livraison rassurante. C’est ce qu’on peut appeler ‘’le Plan décennal de retard de livraison’’

Les exemples sont légion. La gare multimodale, lancée en 2010 (!), en est un exemple édifiant. Elle a été inscrite dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance, pour une Autorisation de Programme (AP) de l’ordre de 800 millions de DA, enveloppe financière, revue depuis à la hausse.

Le projet, s’étendant sur 5 hectares à l’entrée de la ville de Skikda, du coté Sud, au lieu-dit ‘‘la gare el barani », devait remplacer la gare routière Mohammed Boudiaf, en regroupant tous les modes de transport disponibles à Skikda (bus, taxis, trains, autorail reliant Skikda-Constantine), en plus des services de commerce et autres équipements facilitant la vie des usagers. Ballotée d’une direction à l’autre, de la Direction des transports à la Direction du logement et des équipements publics (scindée depuis en deux directions distinctes : Logement et Equipements publics), la gare multimodale ne fonctionne actuellement qu’en un seul mode : l’arrêt.

SKIKDA : LES TUNNELS SANS BOUT !

Le tunnel reliant Bouyala à la cité des 700-Logements, dont la proposition date de plus de 15 ans ! Le fameux parking à étages, à la cité Salah-Boulekeroua, située dans la zone basse de la ville, pour un montant d’1 milliard de DA ! : un gouffre financier des plus mémorables. Vu l’astronomique somme, de surcroit non-rentabilisée même à long terme, le projet devant abriter 600 véhicules, sera converti en espace commercial (les 3 étages supérieurs) avec un parking pour véhicules au niveau des deux premiers étages.

Ce sont là, deux autres projets, n’illustrant pas, toutefois, l’exhaustivité du « tragico-comique » qui touche Skikda.

SKIKDA : PROPRIETE DES TAUDIS ?

Malheureusement, le cheval de bataille de chaque responsable venu gérer le quotidien de Skikda est la…démolition des gourbis. Le comble, c’est que la reproduction des ces taudis d’infortune rappelle le terme ‘’lapinade’’ en référence aux grands nombre de ventres portées par la lapine. D’autant que les petits du lapin naissent nus et aveugles, dans un nid creusé au sol, selon Wikipédia.

A quelques mètres d’un barrage de la Gendarmerie, dans l’intersection menant à Larbi Ben M’Hidi et Oued G’Sob, au lieu-dit Laghouat, un site en perpétuelle extension de gourbis défigure le décor de verdure, relique de ce qui était appelé jadis ‘’une zone tampon’’. Les taudis jonchent presque la voie bitumée qui mène à Oued G’Sob. L’intersection d’une zone touristique par excellence.

SKIKDIS : PRISONNIERS CHEZ EUX !

Les Skikdis sont prisonniers chez eux, c’est le moins que l’on puisse dire. Certes, le manque de loisirs est un détail qui à son importance. Mais, à notre humble avis, ‘’l’incarcération’’ des Skikdis est encore plus profonde. « Tout ce fait en dehors d’eux », comme l’a dit si bien un jour un cadre de la wilaya de Skikda.

En effet, à commencer par le manque, pour ne pas dire l’absence de communication et/ou d’information, les Skikdis sont dépaysés chez eux. La culture de la conférence de presse est absente. Particulièrement chez les élus, sachant qu’ils sont plus libres que les administratifs. Fidèlement, le P/APW ou le P/APC ne daignent s’ouvrir aux médias, sauf lors des rituelles sessions de leurs institutions élues respectives! La Sonatrach n’est qu’un espace grandiose, entouré de sites et habitations illégalement érigés, avec ses relents de pollution, ses recettes fiscales versées davantage à la DGI (Direction générale des Impôts) que localement. D’ailleurs, Sonatrach investi rarement dans les actions améliorant le quotidien des habitants de Skikda. Du moins, à Skikda, son absence est brillante! Exception faite pour ses camps de vacances et son apport lors du Coronavirus (tendance nationale en matière de solidarité).

SONATRACH A SKIKDA : PEU ENRICHISSANTE !

PHOTO APS

Le manque de projets à Sonatrach impacte logiquement le peu de création d’emplois. Les chantiers ne sont plus lancés depuis des années. Hormis la Somik, qui sauve la face, en recrutant les locaux, les autres complexes ne sont pas pourvoyeurs de postes d’emplois. Le recrutement, en revanche, sourit relativement aux sociétés de gardiennage, dont 2SP, mais la décision est d’Alger, de Cheraga exactement, où siège la direction générale de cette société, qui n’a pas, à ce jour, aligner les salaires de ses agents à ceux de Sonatrach. Pourtant, c’est leur droit immuable. Le hic également, c’est que la communication est centralisée. A une certaine époque, on pouvait accéder à la zone industrielle pour :

  • dénicher quelques informations,
  • assister aux événements intra-muros,
  • décrocher une interview d’un responsable.

Certes, les incendies et les explosions facilitaient la tache. Mais pas que. L’information était plus au moins disponible, plus maintenant. Il est plus facile à un chauffeur clandestin de passer le Poste 3 de la zone industrielle qu’à un journaliste !

Mahieddine Chebli, historien reconnu et ancien vice-président de l’APC de Skikda, rappelle dans un post enrichissant sur Facebook, l’impératif d’ouvrir le Château Bengana au grand public. Proposition méritoire. J’ajouterai qu’il faut commencer par l’Hotel de Ville, siège du P/APC, accessible que lors des fêtes, notamment

  • la célébration des dates nationales
  • la fete de la fraise,
  • l’octroi de subventions au profit de la JSMS,
  • les sessions ordinaires et extraordinaires de l’APC, qui n’intéresseraient plus personne !

Sinon, le public peut entrer par le jardin quand il s’agit de la cérémonie d’établissement de l’acte civil du mariage ! Le mariage de Skikda avec la dégradation va-t-il encore durer ? Le divorce fait partie du relationnel, à titre de rappel.


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