Sila 2023-Les mots clés de l’écrivain Ibrahim Nasrallah: solitude et infinie résistance des Palestiniens! 

Spread the love

Les Palestiniens, qu’ils soient de Ghaza, des territoires de 1948 ou de Ramallah, c’est une histoire de solitude et de résistance. Deux mots clés que l’écrivain palestinien Ibrahim Nasrallah a rappelés ce samedi 28 octobre à l’espace Tassili du Salon international du livre d’Alger (SILA 2023).

Né à Amman, en Jordanie, en décembre 1954, six ans après que ses parents aient été forcés par les sionistes à quitter le village d’Al-Braij, près d’Al-Al-Qods, n’a pas connu la terre de ses ancêtres mais tout son être en est empli. Car, chez les Palestiniens, la mémoire est résistante, elle est la résistance. L’homme a grandi dans un camp de réfugiés où il a connu la faim, la maladie et une tente comme maison.

Sa première école était également une tente gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Un espace rudimentaire sans chaises, ni tables, avec des élèves assis à même le sol; sans manuel, l’unique  étant entre les mains de la maîtresse d’école. C’est  là qu’est né son premier rêve, écrire son propre livre, un rêve qu’il accomplira plus tard. Mais il y a cette solitude qui l’accompagne, lui et son peuple et qui continue aujourd’hui à l’ère du village monde avec un chef d’Etat américain qui pousse le cynisme jusqu’à polémiquer sur le nombre de mort dans Ghaza dévasté. “Je suis l’enfant de ce peuple” dit Nasrallah, “j’ai connu les affres de la colonisation barbare et ses massacres. Notre histoire est celle d’un peuple qui n’a pas baissé les bras et qui continue à avoir de l’espoir. Cet espoir pousse à l’action et apporte le changement”. La résistance de Ghaza, ajoute-t-il, “est le fruit de décennies de lutte, et elle perdurera aussi longtemps que le peuple palestinien croira en la justesse de sa cause et en la réappropriation de ses terres un jour»

Une fois son baccalauréat en poche, Nasrallah  rêvait d’intégrer un institut de musique, hors des moyens de ses parents réfugiés à Amman depuis deux décennies. Sa mère a ramassé les feuilles mortes de la vigne sous son ample robe palestinienne et lui a dit que c’était tout ce dont elle et son père disposaient. Ibrahim Nasrallah rejoint  l’institut des enseignants où tout était gratuit : les études, la nourriture et l’internat. Après avoir obtenu son diplôme, il va enseigner en Arabie Saoudite, dans une région désertique où le paludisme fait rage, et où ses élèves et collègues mouraient chaque jour. Une expérience, rude  mais formatrice, qui l’a endurci. De retour en Jordanie, il  travaille pour diverses publications.

Une écriture libératrice

Ibrahim Nasrallah a écrit plus de 28 romans, dont 12 sont consacrés à la cause palestinienne dans la série intitulée “Al Malhat Al Falastinia” (الملهاة الفلسطينية en arabe). Il y retrace l’histoire de la Palestine sur 250 ans, de l’expropriation des terres à la Nakba de 1948, en passant par les différentes guerres et la quasi-disparition des terres palestiniennes. Nasrallah dit avoir voulu parler du passé et ne plus retarder l’exigence d’écrire sur la cause de son peuple, sa cause. C’est la peur au ventre qu’ il entame l’écriture.

Le premier roman de la série prend 22 ans, mais une fois ce pas franchi, c’est la délivrance. La  plume se libère pour raconter le drame palestinien et son infinie résistance. Le passé se lit au présent. Il décrit cette matinée, qui a été un moment dur de son histoire. “Au lendemain d’une nuit démoniaque sous un black-out total et un déluge de feu qui ont permis de mesurer une fois de plus à quel point les Palestiniens étaient seuls dans leur malheur”. Cette nouvelle guerre, affirme-t-il, n’est pas seulement celle de l’entité sioniste, mais également de la “communauté internationale” – réduite il est vrai aux vieux empires et aux épigones des régimes coloniaux barbares –  qui la soutiennent et autorisent  tous les crimes.


Spread the love

Publié

dans

par

Étiquettes :