Santé rénale-« Aujourd’hui, il faut que nos médecins acquièrent la formation médicale continue (FMC) nécessaire pour une meilleure offre de soins aux personnes atteintes d’insuffisance rénale. A commencer par la prévention, qui permettra d’économiser prés de 30% du coût global consacré à la prise en charge de la maladie rénale. »
A déclaré le Professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de Néphrologie, Dialyse et Transplantation (Sandt), lors de la Journée d’information consacrée à la santé rénale, co-organisée en collaboration avec le Club des jeunes néphrologues, ce jeudi 10 mars 2022, à l’hôtel Marriott d’Alger.
L’événement, rappelons, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du rein, coïncidant avec le 10 mars, placée sous le slogan « La santé rénale pour tous-comblons les lacunes en matière de connaissances pour un meilleur traitement des maladies rénales ».
Maintenir la gratuité des soins rénaux
Le président de la Sandt, a tenu à ajouter que « notre souci est de plaider pour le maintien de la gratuité du traitement de la maladie rénale, qui coûte annuellement au Trésor public, dans sa première année, prés de 1 millions de DA par malade, pour baisser, dans les années suivantes, de prés de 50% de son coût initial. »
Le Pr Tahar Rayane, tient, aussi, à révéler que « ce sont justement les connaissances complexes relatives à la maladie du rein, le manque de volonté d’apprendre et la faible sensibilisation de la population, qui ont compromis une meilleure compréhension de la santé rénale. »
15 000 malades en attente de dons d’organes
Sensibiliser et donner des conseils pratiques aux gens, via, notamment, les universités, les établissements scolaires et les mosquées, demeurent les objectifs à atteindre. « Indiquer aux gens comment préserver la santé rénale, en leur recommandant de boire beaucoup d’eau (2 litres en hiver et un peu plus en été), suivre un régime alimentaire (pas beaucoup de protéines), faire régulièrement du sport, surveiller son hypertension et son diabète, etc… », a souligné le président de la Sandt, avant de rappeler que « la sensibilisation s’articule aussi autour de l’impératif des dons d’organes, dont le nombre des greffes d’organes n’a pas dépassé les 1 000 dons depuis 1986, alors que, actuellement, 15 000 malades sont en attente de recevoir des organes mais n’ont pas trouvé donneurs. »
3 millions d’insuffisants rénaux estimés
En Algérie, on compte plus de 3 millions d’insuffisants rénaux, « ce sont seulement des estimations, tient à préciser le Professeur Tahar Rayane, une sorte de projection du fait de l’absence de recensement des malades atteints d’insuffisance rénale. »
Le nombre des malades en dialyse est de 26 000 malades, alors que celui des malades en dialyse péritonéale est de 1 000 malades. Ces malades n’ont, malheureusement, découvert leur maladie « qu’après avoir développé une insuffisance rénale chronique (IRC). », tient-on à indiquer.
Par ailleurs, le taux de mortalité lié aux maladies rénales continue d’augmenter chaque année pour devenir, selon les prévisions, la 5ème cause de mortalité dans le monde d’ici 2040.
Club des jeunes néphrologues : la relève formatrice
Co-organisateur de l’événement, le Club des jeunes néphrologues, inscrit ses actions dans l’optique d’accompagner les néphrologues de moins de 40 ans, résidents et assistants, avant leur insertion dans le monde de l’emploi, en leur dispensant la formation et les conseils pratiques d’ordre professionnel nécessaires.
« Le Club des jeunes néphrologues, est une association à caractère national, composé de 230 néphrologues, âgés de moins de 40 ans. Parmi ses actions, l’organisation de journées d’information et de FMC, à travers le territoire national, dont, récemment, à Batna, et prochainement, à Sétif. »
A révélé à DZCharikati, le président du Club des jeunes néphrologues, Alaa Eddine Lesfar, originaire de M’Sila.
31 DEMS du centre honorés
A titre d’information, lors de la clôture de cette journée, 31 médecins détenteurs de Diplôme des études médicales spécialisées (néphrologie) se sont vus décerner des prix et cadeaux symboliques. « Nous avons opté pour les diplômés des wilayas d’Alger, de Blida et de Tizi Ouzou, du fait de leur proximité géographique avec Alger. », a révélé le Pr Arbaoui, la Secrétaire générale de la Sandt.
Parallèlement aux communications, des Laboratoires pharmaceutiques ont été présents: INPHA-Medis, Frater-Razes, Industries médico-chirurgicales (IMC Algérie), Baxter et Saida. Fait nouveau aussi, une école de formation des beaux-arts »Ré Création Artistique »‘, basée à Dély Brahim (Alger) et dirigée par Hafida Boungab, a participé avec une dizaine de jeunes artistes-peintres, toutes des médecins-néphrologues, qui, chacune avec son style, ont peint un rein. L’art au service de la santé!
« L’idée était d’apporter une lueur d’espoir aux patients, insuffisants rénaux ou ceux risquant de l’être. Pour un premier contact avec le pinceau, les médecins néphrologues ont réussi le coup de maitre en plus d’avoir été apaisés et déstressées. », a indiqué Hafida Boungab.