Le débat sur l’intelligence artificielle n’étant pas encore clos, et voila que l’intelligence organoïde (IO) fait déjà parler d’elle, son usage, ses enjeux et même sa propriété intellectuelle ! IO et IA, entre dénominateurs communs : composées toutes les deux de voyelles (2) et se partageant le I, et différences de la seconde lettre : le A et le O, les deux intelligences ont aussi d’autres caractéristiques pour ne pas être pareilles.
De quoi s’agit-il au juste ? C’est « un nouveau champ de recherche qui pourrait permettre aux ordinateurs d’être plus efficaces », explique le site Web ADN.
« Même si pour le moment la technologie reste rudimentaire. », tient toutefois à nuancer le rédacteur de l’article.
Des machines à base de neurones vivantes
Et ce sont des chercheurs de l’université américaine Johns-Hopkins qui sont à l’origine du projet de recherche sur des machins à base de neurones vivants. Pour cela, ils ont lancé un appel dans Frontiers of Science afin de développer des sortes de bio-ordinateurs.
Les chercheurs de cette Université s’en tiennent à un constat : les ordinateurs consomment beaucoup de calculs. La preuve : un calcul de 1exaflop nécessite 21 mégawatts d’un superordinateur. L’humain peut faire le même calcul avec seulement 20 watts : sur le plan énergétique c’est donc plus économique.
« Intelligence organoïde », terme utilisé par Sciences et Avenir est donc le nouveau champ de recherche qui pourrait détrôner l’IA, d’autant se basant sur les neurones.
Comment s’y prendre ?
Les chercheurs auront ainsi à mettre au point des structures cellulaires (organoïdes), déclinées en trois dimensions et cultivées en laboratoire. Ils les extraient des cellules souches, alliage entre les neurones et cellules soutiens.
Les scientifiques imitent, laborieusement bien sur, le cerveau. Comment ? Par ce processus : des puces émettant des signaux électriques, synonymes de calculs, transmettent leurs résultats, avant qu’ils soient analysés par….l’IA.
Les organoïdes agiront donc en équipe pour atteindre les résultats de calcul escomptés.
L’IO : mauvais joueur?
Selon des scientifiques de l’université de Melbourne (Autriche), il est peut probable que l’IO puisse supplanter l’IA. Leur argument est fondé sur une expérimentation à l’issue de laquelle les organoides ont eté incapables de la passer avec succès. Il s’agit de : Pong, un jeu vidéo d’arcade, le premier du genre, sur une idée de Nolan Bushnell et développé par Allan Alcorn. Depuis novembre 1972, c’est la société Atari qui le commercialise.
Les scientifiques ont mis ainsi à l’épreuve une intelligence organoide (800 000 cellules cérébrales) face à la possibilité, mise en avant par Pong, de rattraper la balle envoyée par une barre. Dans la majorité des cas, les organoides échouaient.
Par cet essai, les scientifiques voulaient connaitre le degré d’apprentissage de cette intelligence et si elle peut atteindre celui de l’Homme.
« Lorsque nous sommes enfants, nos connexions neuronales sont très nombreuses mais elles se rationalisent au fil du temps et de nos interactions avec l’environnement. », tient-on à rappeler.
L’IO : testeur de médicaments?
Léna Smirnova, autrice de l’article Frontiers of Science, prédit un avenir rose à l’IO, dans les 10 années à venir. Le test des médicaments est l’un des enjeux que l’IO peut atteindre d’ici là. Et ce, malgré le fait que l’IO ne puisse :
- refaire ce que font les zones du cerveau humain,
- bien calculer les signaux électriques que le cerveau envoie
La propriété intellectuelle comme problématique
Thomas Hartung, professeur à l’université Johns-Hopkins en charge de ces travaux, estime, lors d’une interview accordée à CNET, que « tant que l’humain garde le contrôle, nous n’avons rien à craindre des bio-ordinateurs. »
Alors que le biologiste William A.Haseltine, dans une chronique publiée sur Forbes, considère l’IO comme incapable de « penser » ni « ressentir ». Dieu merci!
Enfin, il pose la problématique de la propriété intellectuelle des cellules souches des donneurs, qui sont, comme sus-indiqué, la base des organoides.