Numérique-Révision des lois relatives au numérique considérées sensibles, amendements de quelques textes réglementaires existants, éclaircissement du volet juridique régissant l’off-shore et les exportations des services numérique, promulguer un statut particulier des informaticiens pour stopper leur fuite à l’étranger, impliquer les start-up dans le processus de labellisation, lancement du système de l’actionnariat-salarié dans l’entreprenariat numérique, homologation et gestion des importations des équipements software, numérisation du processus d’importation, promouvoir un système d’entreprenariat autour d’Algérie Télécom (AT), favoriser la recherche et développement (R&D) dans le domaine de la digitalisation, introduction de la cyber-sécurité dans le premier palier du cursus scolaire, atteindre le ‘’zéro papier’’ dans le secteur administratif en encourageant les acteurs qui l’adoptent, lancement de formation dans le numérique, notamment, au profit des juristes, la redynamisation du Fonds national de recherche (FNR) et du Forum Université-Entreprise, dont presque chaque établissement universitaire en a déjà lancé l’idée ou l’avant-projet.
Ce sont, entre autres, les principales recommandations ayant sanctionné ‘’Digital Algeria Conference’’ (DAC), sous le thème « le numérique : levier de croissance et de compétitivité », organisée, le 9 mai au niveau du Centre international des conférences Abdelatif-Rahal (Cic d’Alger), par le Syndicat national du patronat citoyen Numérique (Snpc Numérique), relevant de la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc).
Les recommandations sont issues des débats, houleux et contradictoires, mais de haute facture, des 9 ateliers installés dans le but de faire le tour des importants volets du numérique en Algérie.
Les 9 ateliers sont : ‘’paiement et commerce électronique’’, ‘’le climat des affaires dans le numérique’’, ‘’innovation et compétences’’, ‘’ les enjeux de la cyber-sécurité’’,’’ off-shore et exportations’’,’’ l’entreprenariat dans le numérique’’, ‘’e-gouvernance’’, ‘’infrastructures IT : la connectivité et la data’’, et ‘’nouvelles technologies, aspiration à un monde totalement numérisé’’.
‘’Algeria Digital Conference’’, a, pour sa première édition, regroupé lors d’une journée- qualifiée d’insuffisante pour aborder le thème assez actuel et stratégique du numérique-, les acteurs du numérique, entre institutionnels, chefs d’entreprises, organisations patronales et journalistes exerçant dans le secteur.
Le diagnostic et les problématiques essentielles, ont été le socle sur lequel fut élaborée la centaine de recommandations du numérique.
Organismes aux pouvoirs élargis
L’importance des institutions et organismes dans le développement numérique, dotés de statut moral et physique ou virtuel, a été longuement débattue, notamment, en relançant ceux déjà consacrés par un texte de loi et en créant d’autres. Toutefois, il a été proposé de leurs accorder des prérogatives élargies et un statut supra-ministériel, comme souligné par Tadjeddine Bachir, le président du Groupement algérien des acteurs du numérique (Gaan).
L’Agence nationale des systèmes informatiques, l’Agence nationale de protection des données, le Conseil national du numérique, une Agence ministérielle chargée de l’exportation des services numérique, un Guichet unique, une plate-forme de sensibilisation autour des enjeux et des dangers de la cyber-sécurité, sont parmi ceux cités.
Valoriser les start-up
L’assise juridique, les infrastructures, les start-up, la réforme bancaire et la recherche et développement (R&D) sont, entre autres, les dénominateurs communs aux neuf ateliers.
D’aucuns ont considéré que l’Algeria Startup Fund (le Fonds d’investissement des start-up) ne valorise pas, financièrement parlant, l’idée de la start-up éligible à l’aide. D’où l’appel, déjà cité, d’impliquer les start-up dans le processus de labellisation, étape préalable au financement. D’autres y voient dans le haut débit comme indispensabilité au développement du digital. Alors que des intervenants considèrent le traitement bancaire des dossiers comme un frein à l’éclosion des entreprises activant dans le volet digital, tout en plaidant pour la collecte des données, qui contribue pour l’augmentation des budgets, la création d’un crédit spécifique et de nouveaux mécanismes pour la mise en place des produits.
Sommet africain de la cyber-sécurité
L’Algérie compte 450 plateformes numériques et applications, comme révélé par le ministre de la Numérisation et des Statistiques (Mns), Hocine Cherhabil. Un chiffre considéré comme une preuve de la bonne santé digitale du pays, alors qu’en matière d’attractivité des économies dont l’innovation est l’un des critères de son évaluation, l’Algérie est classée 166e sur 190 pays, derrière le Rwanda 41e et le Kenya 80e.
Le Snpc Numérique, procédera, incessamment, à la remise de la liste des recommandations aux pouvoirs publics pour leur exécution. Et donne rendez-vous, par la voix de son président Souheil Guessoum, les 16 t 17 novembre 2022, au Cic d’Alger, pour les travaux du Sommet africain de la cyber-sécurité.