INESG/ENSSMAL : une dimension africaine à une problématique algérienne

Spread the love

Intensification des programmes de lutte contre les pollutions avec focus sur les dangers du micro-plastique; revoir la politique de l’aménagement du littoral en considérant les risques côtiers et climatiques d’une manière particulière ; penser à une conception de politique où le palmier-dattier, symbole de la culture  saharienne, et les chaînes des valeurs qui sont associées à cette plante soient inscrites dans une logique environnementale ; encourager l’innovation en matière d’Intelligence artificielle (IA), et particulièrement en ce qui concerne la rationalisation de la consommation de l’eau et le respect de l’environnement ; accorder plus d’importance aux traitements des eaux salines ; entamer des actions de reboisement sur l’axe Ain Salah-Tamanrasset en lui assurant une ceinture verte; renforcer les capacités d’alimentation en eau potable sur cet axe, particulièrement au niveau des régions des plus dépourvues ; assurer un traitement d’urgence des eaux usées du bassin de Tamanrasset et aussi Ain Salah ; installer des unités de dessalement au niveau des zones sahariennes destinées à l’irrigation en eau saumâtre.  

Converger une approche salutaire pour l’eau et le Sahara

Telles sont les importantes recommandations de la conférence nationale, organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) et L’École Nationale Supérieure des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral (ENSSMAL), sous le thème :« Enjeux et défis environnementaux de l’Algérie : une approche globale, des espaces sahariens au littoral », dans un contexte multi-risques et multi-opportunités. La conférence nationale de l’INESG/ENSSMAL, intervient dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, et s’est tenue, aujourd’hui 5 juin, au siège de l’ENSSMAL.

La solution pour 4 grandes problématiques : l’eau, l’énergie et l’agriculture

Les recommandations sont l’accouchement logiques de 4 grands axes de discussions :

  • technologies pour bien exploiter le dessalement,
  • réutilisation des eaux usées,
  • économie de l’énergie et développement des énergies renouvelables, 
  • agriculture écologique et choix plus adapté aux espaces culturals répondants aux besoins de l’Algérie.

Les quatre axes ont été dévoilés par Abderrahmane Benkhelifa, membre du Conseil scientifique de l’INESG et enseignant à L’Ecole normale supérieure de Kouba (Alger).

Notre interlocuteur a ajouté : « Nous avons donné à la conférence nationale une forme de multiplication de panels, et ce, pour permettre d’écouter des avis divers et d’être informé des différentes technologies pouvant servir le dessalement d’eau de mer, la réutilisation des eaux usées, notamment, la technique du quartz, le développement de l’énergie solaire, etc. »

Enfin, il a conclu :

«  L’axe Ain Salah-Tamanrasset, ce n’est pas que la Route Nationale 1, ni la Transsaharienne, c’est une voie de communication avec l’Afrique, notamment dans une dimension européenne, via la réalisation du gazoduc Nigéria-Algérie (NIGAL/TSGP) et aussi la dorsale de fibre optique Alger-Lagos. »

Les cinq panels : les déchets et l’éco-habitat en débat

Les panels ont été articulés autour de :   

  • « Eau– Agriculture»,
  • «Économie circulaire : consommation responsable et gestion des déchets » ;
  • « Risques majeurs, adaptation et résilience du territoire »,
  • « Éco-habitat et efficacité énergétique »,
  • « Conscientisation environnementale ».

Enfin, une session a été consacrée à l’étude exhaustive de la flore et de la végétation sur l’axe In-Salah – Tamanrasset.

Le Parlement associé : cap sur l’actualisation de l’arsenal législatif

La conférence nationale a bénéficié également d’un représentant de l’Assemblée populaire nationale (APN), en la personne de Abderrezak Boussehaba, ancien enseignant à l’université 20-Aout-1955 de Skikda et spécialisé dans l’écologie végétale, qui a révélé : « Notre présence est motivé par le souci d’actualiser notre législation dans le domaine environnementale, sur la base des recommandations qui vont sanctionner cette conférence nationale. »

Note conceptuelle de la conférence nationale INESG/ENSSMAL

L’équation territoire-environnement est d’autant plus cruciale que l’Algérie s’étend sur 2.381.741 km², dont 87% est constitué de désert, caractérisé notamment par la faiblesse de sa densité (près de 10% de la population) créant ainsi un déséquilibre territorial qui va s’accentuer en se référant à une projection démographique de 51 millions en 2030 et environ 60 millions d’habitants à l’horizon 2062. Dans ce contexte, une réflexion sur les dimensions stratégiques pour le développement de l’axe In Salah Tamanrasset s’inscrit dans un souci de répondre efficacement aux menaces de type hybride auxquelles l’Algérie est confrontée. En effet, la superficie des deux territoires In Salah et Tamanrasset, reliés par la route nationale N°1 (transsaharienne) sur une distance d’environ 750 km, s’étale sur 692.124 km² pour une population estimée à 444.550 habitants soit une densité d’environ 0.63 habitant/km. Cette situation reflète le déséquilibre de la répartition de la population au niveau national où la moyenne est de 19 habitant/ km. Les défis environnementaux liés à l’Axe In Salah – Tamanrasset (désertification, sécheresse, changements climatiques, dégradation de la biodiversité, déperdition des ressources naturelles, prolifération des déchets, …) sont au cœur de la problématique de la sécurité environnementale. Cet Axe représente un potentiel économique important, à travers notamment des infrastructures à dimensions à la fois nationale et continentale telles que : – La Transsaharienne, – Le transfert de l’eau potable entre In Salah et Tamanrasset avec 6 stations de pompage, – La dorsale de fibre optique Alger-Lagos, – Le futur gazoduc Nigéria-Algérie (NIGAL/TSGP), – Le projet du chemin de fer reliant Alger à Tamanrasset.

En plus de ces projets structurants pour le pays, cet axe est ancré dans une dimension locale qui s’adosse à une richesse naturelle (nappe phréatique albienne, superficie agricole de 3.000.000 ha dans le grand Sud, dont 300.000 ha irrigables) ainsi qu’une biodiversité typique qui se doit d’être préservée et/ou valorisée (autruches, mouflons, dromadaires, palmier-dattier, mil, balanites, olivier du Hoggar, apiculture, aquaculture, …). Le développement de cet Axe s’inscrit dans une perspective plus large de préservation de l’environnement local, national et international en projetant l’Algérie à l’horizon 2054, centenaire de la glorieuse Révolution du 1er Novembre, dans un contexte multirisque et multi-opportunités. Cette projection traduit concrètement l’engagement de l’Algérie sur la scène environnementale internationale notamment avec les Objectifs du Développement Durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. A terme, l’ambition des pouvoirs publics est d’agir dans une démarche participative, inclusive et éco-citoyenne afin de mobiliser les ressources nationales pour faire reverdir cette partie du territoire et atténuer ainsi les effets de la désertification tout en favorisant une résilience par rapport aux changements climatiques et dans le même sens la séquestration de carbones.


Spread the love

Publié

dans

, , ,

par

Étiquettes :