Selon une dépêche de l’Agence Ecofin, l’Ouganda table d’ici mars 2023, sur la conclusion d’un accord avec l’Algérie afin d’y lancer ses exportations de lait en poudre. L’annonce a été faite par l’Autorité de développement du lait (DDA) dans un communiqué publié le vendredi 24 février dernier. D’après les autorités, des rencontres d’affaires devraient se tenir dans le pays d’Afrique du Nord après une vérification technique du cadre réglementaire de la chaîne de valeur laitière effectuée en décembre dernier par une délégation algérienne.
Ouganda : deuxième producteur de lait en Afrique
Pour l’Ouganda qui est le deuxième producteur de lait en Afrique de l’Est derrière le Kenya, le marché algérien représente une formidable opportunité de développement des exportations en raison de son importance. Dans le pays, les produits laitiers représentent en effet la denrée de base la plus consommée après les céréales.
Deuxième niveau de consommation de lait par tête d’Afrique après le Kenya
En outre, il affiche le deuxième niveau de consommation de lait par tête d’Afrique après le Kenya avec 114 litres annuellement et représente aussi le premier importateur de produits laitiers du continent avec 1,5 milliard $ dépensés en 2020 selon Trade Data Monitor (TDM). En s’orientant vers le lait en poudre, l’Ouganda touche au segment le plus lucratif du marché algérien des produits laitiers. Les achats ont en effet atteint 395 000 tonnes en 2020 pour une valeur de 1,1 milliard $ d’après TDM. Plus globalement, un accès à l’Algérie permettra aussi à l’Ouganda de diversifier ses débouchés afin d’écouler son surplus laitier tiré par une production, dont le volume est passé à 3,2 milliards de litres en 2021/2022 contre 2,8 milliards un an plus tôt. D’après la DDA, le secteur laitier ougandais est désormais valorisé à environ 1 milliard $. Il faut souligner qu’en Afrique de l’Est, l’Ouganda est l’un des rares pays à afficher une offre excédentaire en produits laitiers.
Algérie : la filière lait ne se démarque de son extraversion
Le pays qui a déjà ses débouchés traditionnels dans la région veut aller à la conquête d’autres marchés sur le continent. Force est de constater qu’en matière de production de lait en Algérie et au fil des années, plusieurs programmes ont été instaurés par les autorités dont l’objectif est de promouvoir la production nationale et réduire la facture alimentaire. Aujourd’hui, après tant d’efforts et de budgets, la filière tarde à se défaire de son extraversion et reste indéfiniment assujettie au marché mondial.
Ceci est affirmé par la facture substantielle des importations, non seulement en matière de lait (1245.91 millions USD en 2019 selon le dernier rapport du CNIS), mais aussi, de la majorité des intrants de la filière (vaches laitières, aliments, vaccins, équipements), etc.
La production nationale de lait : 3 milliards et 500 milles de litre
De nos jours, si l’on se réfère à bon nombre de chercheurs, ces derniers estiment que ces politiques n’ont pas obtenu les résultats escomptés. Le même responsable a indiqué que l’Algérie compte environ 1 million et 780 milles de vaches laitières. La production nationale de lait à partir de la susdite espèce animale est, elle, estimée à 3 milliards et 500 milles de litre. Il s’agit là de ce qu’a en outre déclaré le chargé du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), qui dit ambitionner de faire croître les chiffres actuels. Récemment, le ministère de l’agriculture et du développement rural a adopté une série de mesures stratégiques.
Une démarche qui découle alors de ses échanges avec un grand nombre d’operateurs économiques et importateurs de vaches laitières, ce qui devra permettre à notre pays de réduire les importations de poudre laitière.