La maison d’édition «MIM» a annoncé mardi soir la fermeture définitive de ses portes, après la large polémique suscitée par le roman «HOUARIA» de l’écrivaine Inaâm Bayoud, lauréate du prix Assia Djebar du roman pour cette année.
Cette décision de fermeture intervient après une campagne de critiques virulentes visant la maison d’édition et le roman «HOUARIA» sur les réseaux sociaux, où beaucoup ont qualifié l’œuvre d’”immorale” et de “contraire aux valeurs de la société“.
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Le roman, lauréat du prix Assia Djebar 2024, a fait l’objet de vives critiques sur les réseaux sociaux, certains accusant l’auteure d’utiliser un langage “immoral” et “obscène”. Face à l’ampleur de la polémique, la maison d’édition a décidé de mettre fin à ses activités.
“Après des années de lutte acharnée, à travers vents et marées, la maison d’édition Mim a tenté d’offrir à l’Algérie, à l’intellectuel, au lecteur, à l’écrivain, à la scène et à l’industrie du livre, un travail de valeur artistique, esthétique et informative“, peut-on lire dans le communiqué publié par la maison d’édition sur sa page Facebook.
“Elle a eu raison et tort comme tout travailleur assidu, mais elle a présenté une bonne image du pays dans toutes les instances, comme tout le monde le sait. Elle n’a pas demandé plus que cela, le souci du sens et la pertinence d’être présent et de lui donner son temps, son argent et son attention”, poursuit le communiqué.
Houaria : Un miroir de la société algérienne ou une provocation obscène ?
“Mais il ne sert à rien de lutter contre l’absurdité. Nous annonçons aujourd’hui, le 16/07/24, notre retrait du monde de l’édition. Nous laissons les choses comme elles sont, comme nous l’avons toujours fait. Nous annonçons que Mim ferme ses portes dès maintenant, face au vent et au feu. Nous n’avons été que des messagers de paix et d’amour et n’avons cherché qu’à les diffuser. Préservez le pays de la fragmentation et préservez le livre car un peuple qui lit est un peuple qui ne s’asservit pas et ne souffre pas. Paix à tous et que les autres vivent heureux”, conclut le communiqué.
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Rappelons que «HOUARIA» avait suscité une vive controverse dès sa victoire du prix Assia Djebar, certains le qualifiant d’”audacieux” et contenant “des scènes et des termes sexuellement explicites“.
En effet, le roman retrace le destin poignant de Houaria, une jeune femme prise dans les tourments de la décennie noire en Algérie (1990-2000). Broyée par les affres de la guerre civile qui déchire son pays et sa ville natale d’Oran, elle n’a d’autre choix que de sombrer dans la prostitution pour survivre.
Notons que’avant l’attribution du prix Assia Djebar, le roman n’avait pas rencontré un grand succès auprès du public. Ce n’est qu’après avoir reçu cette reconnaissance prestigieuse qu’il a suscité un réel intérêt chez les lecteurs algériens.
Certains ont appelé à retirer le prix à l’écrivaine, tandis que d’autres ont défendu la liberté d’expression créative.
Il est à noter que le prix Assia Djebar du roman est décerné chaque année à la meilleure œuvre romanesque arabe écrite par une écrivaine algérienne ou arabe.
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