Filfila-Les habitants de la promiscuité (E’ddik) de Filfila, commune côtière à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Skikda, attendent l’attribution de leurs logements depuis un quart de siècle, pour les plus anciens.
Ils sont sortis de leurs gonds tout récemment, en multipliant les sit-in devant le siège de la Wilaya, afin de rencontrer les autorités de la wilaya.
Leurs sorties médiatiques sont motivées par une nouvelle donne qui les a fortement mécontentés.
Il s’agit de la réservation des 178 logements à caractère public locatif (LPL), répartis sur le territoire de Filfila, aux indus-occupants des taudis, notamment ceux du site précaire ‘’les mariés’’ ou ‘’Laariass’’, ou on y compte 1 100 familles !
Ainsi, les habitants du ‘’Eddik’’ ont jugé cette action comme un détournement en leur défaveur. « Nous en avons informé le chef du Cabinet du wali, qui a promis d’en vérifier la véracité. », indique le représentant des habitants du ‘’Eddik’’, Mohammed Boutata, dans une déclaration téléphonique. Ajoutant : « Ceci après que le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC) de Filfila, nous a signifiés que ce sont des logements dont le wali est le seul qui peut décider à qui les attribuer. »
Mohammed Boutata révèle aussi « Nous avons formulé trois propositions au chef du Cabinet du wali : dépêcher une commission de daïra à nos logements, qui n’est pas sortie depuis 2013, date d’attribution des 191 logements sociaux, et en 2016 ; assainir la liste des habitants du ‘’Eddik’’ qui comporte également quelques indus-occupants des taudis et, troisièmement, comme indiqué, ne pas réserver le quota des 178 logements à la résorption de l’habitat précaire (RHP). »
Notre interlocuteur conclut en disant : « Beaucoup pensent que notre situation soit meilleure que celles des indus-occupants, alors que comme le nom l’indique, ‘’Eddik’’, est révélatrice d’un encombrement familial infernal. En fin de compte, nous n’avons ni gourbi, par qui nous pouvons espérer bénéficier d’un logement, ni un salaire digne de nom nous permettant de louer chez autrui. Et ce bien que la location, elle-même, ne soit pas une bonne idée. »
La situation des habitants du ‘’Eddik’’ de la commune de Filfila, est la même un peu partout, particulièrement sur l’ensemble du territoire de Skikda, l’une des rares à l’échelle nationale à n’avoir pas pu éradiquer complètement le phénomène des taudis.
En effet, tout citoyen ne construisant pas son gourbi, peine à bénéficier d’un toit décent. Car, comme toujours, les pouvoirs publics commencent par reloger les indus-occupants des taudis, au motif de récupérer le terrain et le destiner à d’autres vocations et, aussi, pour lutter contre les habitations précaires qui ont enlaidi le cadre de vie. Bizarre, on laisse des gourbis fleurir partout pour, ensuite, les démolir !