«Enfin le retour de la pluie», la série photographique de Youghortha Assam

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La poésie de ce photographe est une douceur. C’est jour de pluie à Oran et Youghortha Assam tel un Doisneau algérien nous emmène danser dans les flaques des terrains vagues. On sent la bénédiction pour la terre que peut être cet épisode météorologique dans ses yeux .

Les couleurs sont douces et les gestes des personnages élégants : franchir la flaque comme on franchit la vie . Rien n’est acquis mais on s’élance . Le reflet de l’eau de la pluie sur le sol nous renvoie nos corps , ceux de l’enfance, du vieil homme courbé, de la mère qui va faire ses courses, du travailleur en kachabiya rouge.

Tout est léger . Les couleurs sont douces transparentes, des verts anis en premier plan peut ceux d’un arbre et des gris tendres.

Youghortha Assam sait photographier les espaces souvent aquatiques : la pluie mais aussi la mer, à chaque fois la poésie est là mais aussi une certaine solitude.

Ici c’est son terroir Aïn El Turk  littéralement l’oeil du turc, une commune de la Wilaya d’Oran au nord ouest, une station balnéaire des plus populaires loin de l’arrogance aujourd’hui probablement désuete des Andalouses … et pourtant Dieu sait si j’ai aimé les Andalouses .

Photographier son territoire, c’est une mémoire qui se constitue et témoigne d’un présent . Nous savons qu’il y a en Algérie des enjeux de représentation de la mémoire à tricoter avec l’esthétique sans omettre sa dimension sociale voire politique.

Vers quelle nouvelle représentation du pays allons nous ?  Comment va se déplacer le regard sur notre environnement ? Et quels seront nos oublis, nos non-dits ? Les enjeux sont là et Youghortha Assam y participe !

La photographie est un art du silence mais aussi une condensation du temps qui articule passé, présent et futur et qui, de fait, crée un nouveau rapport aux autres, à soi, à son intimité voire son inconscient, aux autres et au collectif.


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