Inscrire une loi obligeant et incitant les opérateurs de la filière avicole à s’intégrer dans le modèle de l’économie circulaire, développer l’entrepreneuriat dans ce domaine, lancer une formation aux métiers verts et de l’économie circulaire.
Ce sont là, les principales recommandations comportant l’axe « Vers la mise en œuvre d’une stratégie durable de la gestion des déchets des abattoirs », formulées par le Professeur Arezki Chenane, du Laboratoire Développement, Economie, Finances et Institutions (DEFI) de l’Université Mohamed Maameri de Tizi Ouzou, dans le cadre de sa communication « la valorisation des déchets d’abattoir dans le cadre de l’économie circulaire »
La circularité : la lutte contre l’informel
Ces recommandations ont été émises lors du 2e Workshop national sur « La contribution de l’économie circulaire sur la gestion de la filière avicole : ‘’cas des déchets de volaille’’ », organisé, mercredi 21 juin, en son siège, par la Chambre nationale d’agriculture (CNA), présidée par Mohamed Yazid Hambli, en collaboration avec le Réseau algérien d’Economie Circulaire (Chaire de l’Université M’Hamed Bougara de Boumerdes) et l’Association d’Eco-conception, Analyse de cycle de vie et Développement durable de l’Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) d’Alger, tous deux présidés par le Professeur Krim Louhab.
Quant au volet « la circularité dans la gestion des déchets des abattoirs », Pr Chenane propose d’abord de « structurer davantage la filière avicole en amont et en aval, lutter contre l’informel, alors que l’abattage vienne en dernier ressort. ».
IAA : les volailles partie prenante
Pr Chenane rappelle à juste que « les élevages de volailles sont partie intégrante des industries agro-alimentaires (IAA). », ajoutant : « les IAA constituent en Algérie le secteur qui occupe la 2e place après le secteur des hydrocarbures et de l’énergie (plus de 50% du PIB avec plus de 1,5 million d’emplois directs et indirects). »
Plus de 3 milliards d’œufs produits
L’ aviculture algérienne produit entre 350 et 475 mille tonnes de viandes, soit environ 240 millions de poulets par an) et plus de 3 milliards d’œufs de consommation, fruit de l’activité de 20.000 éleveurs, et emploie prés de 500 000 personnes et faisant vivre 2 millions d’âmes environ.
Economie circulaire : facilement applicable à l’agriculture
Quant à Amar Benakmoum, professeur à l’Université M’Hamed Bouguerra de Boumerdes (UMBB), spécialiste de l’agroindustrie, il a précisé que « l’économie circulaire est plus facile à appliquer dans le secteur agricole, surtout dans le cas des déchets, ces derniers étant facilement transformables. », poursuivant : « initialement, il faut caractériser les déchets, ensuite aller vers le compostage et, enfin, y ajouter les matières organiques. Ceci pour faire simple.»
Mélanine, gélatine : les extractions utiles des déchets de volailles
Pr Benakmoum, recommande d’extraire de la mélanine des plumes des volailles, que l’on utilise beaucoup plus dans le secteur de la pharmacologie, la gélatine à extraire après abattage des volailles, ce qui permet de réduire la facture d’importation de cette substance, et dont on ne connait souvent l’origine.
2e Workshop en trois thématiques
A souligner que le comité scientifique, présidé par Karima Yahiaoui (UMBBoumerdes) et Zakaria Mohamedi (ENSA), ont retenu pour ce 2e Workshop national trois thématiques, sur lesquelles les participants ont superposé problématiques et solutions propres à chacune d’elles. Il s’agit de :
- la contribution de l’économie circulaire dans le secteur avicole,
- les voies de valorisation des déchets de volaille,
- les systèmes alternatifs d’alimentation durable des volailles.
Il est attendu que des recommandations finales soient rendues publiques dans les jours qui viennent.
A Propos de CALEC
Calec ou Réseau Algérien d’Economie Circulaire, a été fondé en 2019, par Krim Louhab. Son siège est à l’Université de Boumerdes, étant affilié à la Chaire ‘économie circulaire et Développement Durable.
Calec, selon Pr Krim Louhab, compte 35 universitaires, dont celles de Bab Ezzouar, Oran, Chlef et Blida ; les grandes Ecoles : Ecole nationale Polytechnique d’Alger (ENPA), ENSA, etc.
Mais aussi, les centres de recherche, notamment le Centre recherche et développement (CRD) de Sonatrach, le Centre de recherche en analyses physico-chimiques (CRAPC), le Centre de recherche des énergies renouvelables (CDER), les organismes tels que le Centre national de formations à l’environnement (CNFE), l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD).
Le Calec compte aussi GCB, GITEX, Sonatrach, GIPEC, AMENHYD, LAFARGE, comme représentants du tissu socioéconomique, et l’APAP, TOUIZA, AEB et tant d’autres pour le mouvement de la société civile.
Ses objectifs sont :
- création d’un forum d’échanges et de transfert de connaissance dans le domaine de l’économie circulaire entre les universitaires et le secteur socioprofessionnel
- favoriser l’échange entre les différents acteurs s’impliquant dans la mise en place de l’économie circulaire, de manière à construire collectivement les meilleures pratiques du domaine ;
- assurer une large diffusion des avancées réalisées en matière de données, de méthodes et de retours d’expériences, ainsi que des meilleures pratiques en la matière ;
- sensibiliser les étudiants de graduation (licence et master) et post graduation sur les concepts de l’économie circulaire en ligne
Cinq volets sont pris en charge par le Calec, à savoir, « Analyse environnementale du cycle de vie (ACV) », « Analyse économique du cycle de vie (life cycle costing, LCC) de produits et services », « Empreinte carbone (carbonfootprint) », « Empreinte eau (water footprint) », « Ecoconception »