Vingt-quatre heures après l’annonce de Joe Biden de renoncer à sa candidature pour un second mandat présidentiel, Kamala Harris, la vice-présidente, se place comme une éventuelle candidate du Parti démocrate et salue l’œuvre du président sortant.
De mère indienne et de père jamaïcan, Kamala Harris est première femme vice-présidente dans l’Histoire des Etats Unis.
Elle a pris la parole, ce lundi 22 juillet, à la Maison Blanche lors d’une réception des équipes championnes de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) pour la saison 2023-2024. Basée à Indianapolis, la NCAA, pour rappel, est une association qui organise les programmes sportifs des grandes écoles et universités aux États-Unis. Certains athlètes présents vont représenter les Etats Unis aux prochains jeux olympiques de Paris.
Kamala Harris a salué, au début de son allocution, le président Joe Biden, testé positif au Covid-19.
« Notre président Joe Biden voulait être des nôtres. Il va beaucoup mieux, récupère très vite et il a hâte de reprendre la route. Les réalisations du président Biden au cours des trois dernières années sont sans équivalent dans l’Histoire moderne. En un mandat, il a déjà fait mieux que la plupart des présidents qui ont fait deux mandats”, a tranché Kamala Harris en évoquant “l’intégrité et la franchise” du président sortant.
“Unifier le Parti Démocrate”
Kamala Harris espère être investie par les Démocrates lors de la Convention, prévue du 19 au 22 août prochain, à Chicago, surtout qu’elle a été adoubée par Joe Biden lors de l’annonce de son retrait de la course à la Maison Blanche. Dimanche 21 juillet, Kamala Harris, ancienne procureure, a écrit sur le réseau X (ex-Twitter) qu’elle ferait tout ce qui est en son pouvoir “pour unifier le Parti démocrate et unir notre nation pour battre Donald Trump”.
L’homme d’affaires Donald Trump, battu par Joe Biden lors de l’élection présidentielle de 2020, représente le Parti Républicain (conservateur). Il a été investi le 15 juillet 2024. Il n’a jamais admis sa défaite après un mandat présidentiel (2017-2021) considéré comme catastrophique. L’élection présidentielle aux Etats Unis est prévue le 5 novembre 2024.
“Je suis honorée d’avoir le soutien du président et j’ai l’intention de mériter et de gagner cette nomination”, a soutenu Kamala Harris. Mais, l’investiture de Kamala Harris lors de la Convention de Chicago n’est pas assurée.
Déjà la choix par les 3800 délégués de la Convention est perçu comme “peu démocratique”, comparé au système des primaires et des caucus. Un système lourd à préparer. La Convention de Chicago sera ouverte et chaque délégué aura la liberté de désigner un candidat. D’où le risque de blocage, voire de conflit, comme c’était déjà le cas lors de la Convention de 1968 qui s’est tenue également dans la capitale de l’Illinois (affrontement entre les partisans de deux candidats, Hubert Humphrey et Eugene McCarthy). Les démocrates avaient perdu les élections cette année-là.
Silence d’Obama
Dans l’Histoire des Etats-Unis, deux présidents démocrates ont renoncé à se présenter pour un second mandat: Harry Truman en 1952 et Lyndon Johnson en 1968.
Selon les médias américains, des gouverneurs démocrates, qui nourrissaient des prétentions présidentielles, ont finalement décidé de soutenir Kamala Harris, à l’image de Josh Shapiro (Pennsylvania), Gretchen Whitmer (Michigan), Gavin Newsom (Californie,), Andy Beshear (Kentucky), Wes Moore (Maryland ) et Roy Cooper ( Caroline du Nord).
L’ancien président Bill Clinton, son épouse, Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat et ancienne candidate à l’élection présidentielle, et Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des Représentants, ont annoncé leur appui à la candidature de Kamala Harris. L’ancien président Barack Obama a, lui, gardé le silence, suscitant des interrogations sur attitude. Il serait favorable à une candidature de son épouse Michelle Obama.
“Nous allons naviguer dans des eaux nouvelles dans les jours à venir. Mais j’ai une confiance extraordinaire dans la capacité de nos dirigeants de parti à créer un processus duquel émergera un candidat extraordinaire», a-t-il écrit dans un communiqué.
Jaime Harrison, chef du Parti démocrate, n’a pas exprimé son point de vue, se contentant de dire que le processus de sélection d’un candidat ou d’une candidate sera “transparent et discipliné”. Il a plaidé pour l’unité du parti.
Côté argent, des hommes d’affaires influents ont annoncé soutenir Kamala Harris, comme Alexander Soros, fils du milliardaire George Soros, ou Reid Hoffman, un des créateurs du réseau professionnel LinkedIn, et dont la fortune est estimée à 2,5 milliards de dollars.
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