Alger-Après 20 ans d’exercice professionnel dans une entreprise, Djamila Bekkour, 48 ans, y met un terme. L’amour de l’art en est la cause. Ou en est l’incitation attractive.
Depuis 2016, date de son adhésion au Réseau des femmes artisanes (RES’ART), relevant de Femmes en communication (FEC), Djamila Bekkour s’est fait un nom dans le recyclage des capsules de café. Un domaine d’activité dont elle semble détenir le monopole. « Fin 2016, j’ai rencontré Maya Azzegagh, une ancienne camarade à la Fac et campagne aussi dans une exposition à Riadh el Feth, en 1997. Suite à cela, j’ai adhéré à l’association Femmes en communication et RES, ART, Maya Azegagh, m’ayant convaincu de le faire. »
A indiqué Djamila Bekkour, avec qui nous avons échangé par courriel.
Djamila Bekkour a, depuis, concrétisé son amour de l’artisanat de l’artistique.Elle s’y trouve dans son élément, comme l’a affirmé. Aussi, c’est pour sa passion pour tout ce qui peut préserver l’environnement. Et quelle ingénieuse idée a-t-elle eue ? Recycler les capsules de café, dont elle fait des colliers, des parures, des boucles d’oreilles, des broches.
Elle nous en livre les détails : « J’ai choisi le recyclage parce que je suis très sensible à la question de l’environnement, manière aussi pour moi, de faire un geste à cette planète en danger. L’idée de recycler les capsules à café m’est venue lorsqu’un jour en sirotant mon café (qui est un de mes plaisirs), j’ai aplatie la capsule. Là, l’effet y découlant fut très beau, surtout avec les belles couleurs des différentes capsules. Et comme vous le savez, les capsules en aluminium mettent prés de 200 ans pour se dégrader. Elles sont donc nuisibles à l’environnement. »
Poursuivant : « J’’ai présenté mes premiers colliers recyclés avec la capsule, en 2017, lors de mon passage à ‘’Bonjour d’Algérie’’ avec Rabia Mahrez, à la Télévision publique algérienne. Ensuite, j’ai développé d’autres techniques sur le remodelage des capsules, inspirées de mes recherches sur le Web. De là, j’ai mis en place ma première collection de bijoux et poupées recyclés. Celles-ci ont été intitulé « les poupées amies de la planète.»
L’enfance de la Bande dessinée
Il n’en demeure pas que les débuts de Djamila Bekkour remontent à l’enfance, ou elle a commencé à reproduire sur les tableaux d’école les héros et les héroïnes des bandes dessinés (BD). Un don pour le dessin conforté par les observations encourageantes de son entourage, dont la famille, les proches et le corps pédagogique.
Ensuite, études universitaires achevées, Djamila Bekkour s’est lancée dans une formation de peinture sur soie. Subjuguée probablement par son talent, sa formatrice a exposé ses œuvres. Djamila Bekkour, motivée, a entamé, depuis, un cycle d’expositions sur ses fonds propres, interrompues pendant 20 ans pour des raisons liées à son intégration dans une entreprise, comme déjà indiquée.
Reprenant du service avec RES’ART, elle a participé aux événements que ce réseau organise. Mais aussi, avec d’autres organisateurs, « parfois gratuitement, parfois payant. », a tenu à préciser Djamila Bekkour.
Parmi les événements cités par Djamila Bekkour, le Salon international de l’Artisanat (SIA) et le Salon de gestion et de revalorisation des déchets (REVADE), co-organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et l’Agence national des déchets (AND). Du 10 au 12 janvier 2020, elle a également pris part à l’exposition organisée par RES’ART à l’hôtel Mercure, Bab Ezzouar, Alger.
Toute cette énergie innovante et débordante, Djamila Bekkour ne compte pas l’abandonner même pour un si sérieux problème de local. D’où son vœu de se voir doter par les pouvoirs publics, d’un local ou d’un hangar, qui servira aussi bien comme atelier destiné au recyclage, que pour la formation des jeunes filles au recyclage.