Algérie-« A l’heure où toutes les Nations du monde ont compris que le salut de l’humanité toute entière est dans la mobilisation générale pour sauvegarder notre biosphère et son système, en Algérie, les ressources naturelles (sol, eau, ressources naturelles, environnement et espaces de vie et de travail, restent livrées depuis de longues années à un ensemble de prédateurs et de spéculateurs de tous genres, reléguant au second plan ce que nous pourrions (et devrons) laisser à nos enfants comme ressources. Ces éléments INDISPENSABLES à la vie ne sont malheureusement pas protégés par la loi. »
C’est le préambule de la lettre ouverte adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sous la houlette de Mahmoud Chabane, un agronome à la retraite. La lettre ouverte a été mise en ligne sous forme de pétition, sur le site MesOpinions. L’objectif étant de collecter le maximum de signatures.
La sollicitation du président de la République, est motivée par le fait que « la destruction massive et permanente de notre patrimoine et celui des générations futures, requiert un traitement approprié, URGENT et diligent. ». La protection du patrimoine agricole étant, aux yeux de l’initiateur, « une question d’intérêt stratégique national. »
L’initiateur a tenu à rappeler que « il est vrai que la Constitution algérienne promulguée le 06 mars 2016, dispose dans son article 19 que ‘’l’État garantit l’utilisation rationnelle des ressources naturelles ainsi que leur préservation au profit des générations futures. L’État protège les terres agricoles. L’État protège également le domaine public hydraulique. La loi détermine les modalités de mise en œuvre de cette disposition.’’»
Mahmoud Chabane tient, toutefois, à signaler que « Dans les faits, le retard incompréhensible de la promulgation de la loi « promise » semble encourager les prédateurs et les spéculateurs, dont le seul souci est le profit immédiat, à faire mains basse sur les terres agricoles à haut potentiel pour les détourner de leur vocation originelle vers la construction de biens et la promotion immobilière (à haut profit). »
Ne mâchant pas ses mots, il a déclaré, indigné, que « Hélas, cela se fait en toute impunité et avec la complaisance de décideurs véreux. Par leurs actes criminels qu’il est essentiel de dénoncer et de condamner, ces indésirables dangereux pour notre Nation mettent ainsi à mort en quelque instant, à coups de bull et de bétonnières, ces sols que la nature a mis des millions d’années à transformer en biotope et biosphère uniques en leur genre permettant à des humains, des animaux, des végétaux, des bactéries… vivre en harmonie depuis des millions d’années. »
La terre : patrimoine des générations futures
Mahmoud Chabane, tient à rappeler avec force que l’agriculture « appartient AUSSI ET POUR UNE GRANDE PART aux générations futures. »
Il dénonce également, et énergiquement, « l’acte de destruction de la vocation première du patrimoine foncier agricole et de l’eau réputés propriété du peuple algérien n’est pas qualifié de criminel. »
La lettre ouverte fait aussi focus sur la « destruction volontaire de notre précieux patrimoine qui touche principalement (et pas que) les terres arrachées aux colons, exploitées et protégées par les travailleurs des domaines agricoles socialistes jusqu’à leur démantèlement intervenu en application de la loi n° 87.19 du 08.12.1987 déterminant le mode d’exploitation des terres agricoles du domaine national. », un acte qui « impacte sérieusement, voire dangereusement, les capacités de notre pays à réaliser son indépendance alimentaire. »
La délivrance, est dans la loi
Concrètement, la lettre ouverte propose « la promulgation dans l’urgence absolue de la loi prévue par l’article de la constitution en vigueur ci-dessus rappelé. »
Et aussi par quelques mesures, notamment, « la qualification de criminel tout acte de destruction et de détournement de vocation et de destination du foncier et de la ressource en eau ; la poursuite et la condamnation à de lourdes peines de prison et d’amendes de tout auteur de ces crimes coupables d’avoir ôté la vie à la terre, cette mère nourricière et éternelle ; la révision et le durcissement des procédures de déclassement de terres et de l’eau au profit des réalisations d’intérêt général (procédure à étendre nécessairement au privé), actuellement en vigueur doivent être réalisés de manière à les rendre plus efficace et faire que les destructions en question inenvisageables et ce, quel que soit le statut juridique de ces biens communs. »
Ci-joint, le lien pour signer la pétition :
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/protection-terres-agricoles/100659