Algérie-Pourquoi les entreprises se désintéressent-elles de leurs bureaux et unités régionales et surtout de wilaya ? La question mérite d’être posée, d’autant que ce n’est souvent pas les budgets qui manquent pour relooker, équiper leurs antennes locales et pourvoir celles-ci en compétences à même d’assurer le décollage régional escompté.
En effet, il est pour le moins étonnant que de grosses boites qui injectent prés de 20 millions de DA pour les besoins d’un Salon national, correspondant aux frais de location de l’espace auprès de la Société algérienne des Foires et Exportations (Safex), du design encombrant et des sandwich (et autres amuse-gueules) au personnel assurant l’animation du stand et la réception des clients, trouvent des difficultés, financières avancées, de peindre comme il se doit son bureau dans des wilaya de l’Est, du Sud ou de l’Ouest ! Les unités de quelques sociétés nationales sont presque en ruine, donnant l’image d’un temps désaffecté, abandonné, ne servant même pas pour les besoins d’une sortie touristique réservée à la visite des sites et monuments historiques !
Le hic que si nous prenons en exemple le design, payé à coups de dizaines de millions de DA, faisant du coup le bonheur des agences de Communication et de Publicité, il s’avère parfois inutile ce déboursement. Pour une entreprise qui vend les matériaux de construction, on se demande l’utilité d’affichage grandiose, tape-à-l’œil, et en contrepartie l’absence d’un simple sac démontrant sa capacité d’innovation en la matière !
Les raisons de ce délaissement à caractère régional sont, à notre humble avis, liés à un facteur fondamental. Il s’agit du raisonnement centralisé, qui est devenue une norme, un mode de gestion propre au système algérien : Tout se fait, se passe, se décide dans la capitale, dans, par, sur, à Alger !
Les décideurs des entreprises oublient, ainsi, un détail qui peut faire l’histoire : le développement régional ou de wilaya, impactant durablement l’avenir rose de leurs entités. De grandes nations en ont tiré le meilleur de cet appui. Faisant sienne cette maxime de Blaise Pascale, « Il n’y a pas de tout sans partie et de partie sans tout »
Même des journaux l’ont si bien adopté et semblent avoir réussi en termes de visibilité : le correspondant local ou régional a contribué par des articles de proximité ou, pour reprendre le jargon journalistique, par ‘’La rubrique des chiens écrasés’’, de revoir à la hausse le tirage de son journal, augmentant son audience et, partant, faire gagner en recettes publicitaires (Lettre ouverte de collectif de travailleurs, annonces classées) aux employeurs souvent ingrats.
Le développement d’une entreprise reste tributaire d’un élan de toutes ses composantes, nationales, régionales et même communales. Aussi, le bonheur est dans le recrutement, qui suit logiquement un investissement régional, générateur de richesses et pourvoyeurs d’emplois.