Salah Bouchaour/Skikda : L’escale intercommunale!

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Salah Bouchaour-Vous êtes à Salah Bouchaour, commune à 27 kilomètres du chef-lieu de la wilaya, et vous voulez partir vers la ville de Skikda.

C’est simple vous attendez le bus de marque Toyota desservant la ligne El Harrouch-Skikda, vous prenez place, vous payez 45 DA, et une demi-heure plus tard, au maximum, vous êtes arrivé.

Ça parait simple, mais c’est plus compliqué que la situation en a l’air. Vous allez à vos dépens connaitre le fameux dicton ‘’Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué’’ !

Premièrement, vous allez bien attendre. Pas trop pour ne pas exagérer. Car l’attente est relative, tant que le temps y correspondant n’est pas indiqué.

Deuxièmement, le transport collectif stationne devant vous par un crissement de pneus annonciateur. Le receveur, jouant les cascadeurs, accroché à la porte du bus, pliante à souhait, vous accueille par le fameux ‘’activez chriki (mon associé)’’, sans un contrat entre vous, et comble de malheur, vous apprend qu’il ne peut vous emmenez à Skikda, mais seulement à Ramdane Djamel (19 km de la ville de Skikda) ou, pour ton grand bonheur, à El Hadaiek (4 kilomètres de Skikda). C’en est la troisième étape de votre voyage.

Malgré vous, vous êtes obligé d’accepter de faire escale au lieu de poireauter indéfiniment. Certes la verdure est prenante, mais le moment n’est pas indiqué tant que des obligations vous attendent ailleurs.

Les explications justifiant l’escale sont données à bord de la Toyota, par un fidèle des escales. Corroborant ainsi vos déductions. Les transporteurs dépassant généralement le nombre de 15 places accordées dans le cadre du protocole sanitaire lié à la Covid-19, recourent à cette acrobatie.

A savoir, prendre le maximum de voyageurs sur l’itinéraire ou il n’y a pas de points de barrage de la Police ou de la Gendarmerie nationale !

Et bien sur faire descendre le surplus là ou le risque de la fouille, par une équipe des Corps précitées, est attendue.

Vous êtes arrivé, que Dieu merci, à El Hadaiek, pour la cinquième étape du voyage, et sous un soleil de plomb (il fait chaud ces deux jours à Skikda), il faut choisir entre deux.

Ou partir dans une autre Toyota, sans escale, heureusement, avec tous les aléas du comportement cher à la libéralisation au profit du privé !

Sinon, attendre le grand bus bleu de l’Entreprise de transport urbain et suburbain de Skikda (Etus), dans une promiscuité infernale encore !

Le dilemme cornélien !

Et pour finir un ‘’coup de filet’’ inattendu.

Entre El Hadaiek et Skikda, exactement au niveau de l’intersection de la cité Aissa Boukerma (ex-Sicel), le receveur dans un geste de précipitation, a tiré les rideaux pour cacher la vue aux policiers en faction, afin que ces derniers ne découvrent le surplus à bord de la Toyota. Mal lui en prit : le policier a vite fait de l’appréhender, lui demandant de serrer à droite.

Inspectant le bus, ‘’l’homme bleu’’ retire les papiers au chauffeur, en disant : « Deux infractions : 25 places au lieu des 15 permises et des voyageurs sans ticket, que le receveur vient juste de commencer à distribuer. »

Vous arrivez enfin sain et sauf à Skikda. Sixième étape. Vous regardez la montre, vous constatez qu’il vous a fallu plus d’1 heure de trajet, sur 27 kilomètres, au lieu d’une simple demi-heure nécessaire.

Si l’escale est une pratique aérienne, ailleurs, elle est terrestre en Algérie !

Si le Coronavirus a précipité la chute des Etats, ailleurs, il a retardé le déplacement des citoyens lambda, en Algérie.

Pauvre Coronavirus !


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