La 16e édition du Festival International du Théâtre Professionnel (FNTP) s’est ouverte vendredi 22 décembre sur un spectacle étincelant au Théâtre National Algérien (TNA), offrant une scène originale digne d’un festival cinq étoiles.
Sous la direction magistrale du comédien populaire Nabil Assli, faisant un retour tant attendu sur les planches après une absence de 13 ans, le spectacle a transporté le public dans un lieu commun ensorcelant : un café des artistes en quête d’étoiles pour asseoir sa renommée en tant qu’espace des “étoiles”.
Le TNA, pris d’assaut lors de cette soirée inaugurale, laissait présager un engouement qui ne s’est nullement démenti par la suite. L’intégration habile des phases officielles et des hommages au sein du spectacle a réservé une agréable surprise au public, dévoilant une vision de responsables affables participant au jeu avec une décontraction bienvenue. Une initiative novatrice qui se démarque nettement des éditions précédentes, ouvrant ainsi la voie à d’autres représentations prometteuses pour les éditions futures.
Le spectacle, signé Riadh Beroual sur un texte de Soumya Bounab, se compose d’une performance chorégraphique originale en plusieurs actes, portée par une musique signée Zekri Bensalah. Les danseurs, revêtus de l’uniforme de “garçons de café” et guidés par leur patron Nabil Asli, se comportent en véritables artistes. Le comédien dont le talent et la maitrise n’est plus à démontrer, a rehaussé le spectacle par son jeu captivant et ses commentaires toujours pertinents, suscitant l’adhésion d’un public particulièrement conquis.
Au fil de l’histoire, le propriétaire du café et son équipe se lancent dans la quête des étoiles manquantes pour leur établissement. La première étoile, symbolisant la “magie éternelle du théâtre”, leur est remise par le commissaire du festival Mohamed Yahiaoui. La deuxième étoile, annonçant l’ouverture de cette 16e édition, est décernée par la ministre de la Culture et des arts, Soraya Mouloudji, soulignant les efforts soutenus de l’État en faveur de la préservation des intérêts des artistes dans leur carrière. Rappelant dans ce sillage, la promulgation récente du décret présidentiel portant statut de l’artiste, Mme Mouloudji, a rappelé que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a accordé une “attention exceptionnelle” à l’artiste à travers sa “protection sur les plans juridique et socio-professionnel”.
La troisième distinction émane des membres du jury, bien que la présidente du jury, Fadila Hachmaoui, manifeste une certaine réticence, mettant en lumière l’importance des “détails” dans toute œuvre théâtrale. La quatrième étoile, témoignant d’une reconnaissance bien méritée, est octroyée par Sid Ahmed Agoumi, légende vivante de la scène nationale, dont l’absence fut comblée par un émouvant message de son ami le metteur en scène Ziani Cherif Ayad.
Enfin, la cinquième et ultime étoile revient au public, acteur principal de tout festival de théâtre. Dès cette 16e édition, le spectacle mérite indéniablement cinq étoiles !
Une conclusion qui ne pouvait s’achever sans un hommage à Ghaza et un soutien indéfectible au peuple palestinien, actuellement confronté à une opération de génocide dans le plus abject silence international.
Face aux images horribles projetées à l’écran, les comédiens, à travers un texte poignant, ont rappelé la solidarité indéfectible entre l’Algérie et la Palestine, exprimant la conviction que, tôt ou tard, les Palestiniens émergeront de la nuit coloniale, à l’instar des Algériens.