En lice pour le prix du meilleur long métrage de fiction au Festival du Film Méditerranéen de Annaba, “Matria” marque les débuts d’Alvaro Gago dans le domaine du long métrage. S’inscrivant dans la lignée de ses courts métrages précédents, dont l’un a été primé à Sundance, ce jeune réalisateur espagnol livre un film profondément ancré dans les réalités sociales.
Le personnage principal, Ramona, incarne une femme aux prises avec les défis de la vie quotidienne, tant sur le plan professionnel que personnel, où les difficultés s’accumulent.
Vivant dans un petit village sur la côte galicienne, Ramona jongle entre son emploi de nettoyeuse dans une usine de conserves et divers petits boulots pour joindre les deux bouts. Abandonnée par son compagnon qui sombre dans l’alcoolisme, elle assume également les responsabilités domestiques et familiales, malgré les tensions avec sa fille adolescente, récemment partie vivre avec son petit ami.
Pour le réalisateur, il était essentiel de capturer le rythme effréné de la vie de Ramona, de traduire visuellement cette frénésie quotidienne. L’actrice María Vazquez joue le rôle de cette héroïne dépassée par les événements et qui, en dépit de sa précarité, dégage une force de caractère et une dignité de tous les instants.
Maria Vasquez crève l’écran par un jeu crédible et d’une grande sensibilité. Le réalisateur espagnol tisse ainsi le portrait bouleversant et profondément humain d’une femme qui porte en elle une extraordinaire lumière. Même si le film s’attache à nous montrer la précarité au féminin, Ramona incarne aussi une femme au courage exemplaire qui, loin de baisser les bras, se bat jusqu’à la fin pour changer la donne avec une vitalité et un sens de l’humour et de la répartie très affûtés.
Alvaro Gago offre un regard tendre et emphatique sur cette femme aux prises avec les réalités d’une existence souvent ingrate, mais toujours empreinte de lumière.