Le secteur de l’industrie pharmaceutique vient d’être renforcé par une nouvelle usine de fabrication des produits anticancéreux. Il s’agit de l’usine appartenant aux Laboratoires Orion Lab, dirigée par les deux frères Amry (Seddik et Allel), s’étendant sur plus de 5 000 m2 et étalée en longueur sur 5 niveaux. Elle est implantée dans la zone industrielle de Hassi Ameur, dans la wilaya d’Oran. Son coût d’investissement est de 5 milliards de DA. Vu son importance, elle a nécessité le déplacement du ministre de l’Industrie Pharmaceutique, Ali Aoun, accompagné d’une délégation officielle constituée notamment du wali d’Oran, Said Sayoud.
20 millions de gélules, 115 millions de comprimés, 4 millions de flacons d’injectables
L’usine des Laboratoires Orion Lab est constituée de deux zones à part entière : la première est spécialisée en fabrication de forme sèche, alors que la seconde est dédiée à la forme injectable stérile. Il est attendu selon les prévisions annuelles :
- 20 millions de gélules,
- 115 millions de comprimés,
- 4 millions de flacons par an, concernant les formes injectables. .
Le projet répond aux normes et standards internationaux en vigueur. L’objectif étant de produire des médicaments génériques cytotoxiques et atteindre le segment de l’exportation vers l’Afrique comme étape primordiale et concluante de la couverture intégrale des besoins nationaux.
Orion Lab agira en tant que façonneur (CMO) pour des laboratoires locaux et étrangers. « Avec ses équipements de pointe pourvus d’un haut niveau d’automatisation et de confinement, associés à des sources d’approvisionnement de matières premières auprès des plus grands fabricants mondiaux, Orion Lab met la qualité des produits au centre de ses préoccupations. », a-t-on expliqué lors de la visite d’inspection de l’usine.
Orion Lab prévoit, via ce projet, pourvoir 150 emplois, entre pharmaciens, biologistes, ingénieurs et techniciens.
Le traitement du cancer de la prostate, le traitement des cancers colorectal et leucémie, le traitement du cancer du rein, et le traitement des tumeurs stromales digestives et du cancer du rein. Sont autant de traitements thérapeutiques des Laboratoires Orion Lab.
Les premiers anticancéreux d’Orion Lab livrés dans 1 an
Le délai imparti pour livrer les premiers médicaments est d’1 an à compter de l’inauguration. « Il faut compter un mois pour la validation au niveau du ministère de l’industrie pharmaceutique, six mois pour la stabilité et trois pour l’enregistrement. »
A indiqué Allel Amry, cofondateur d’Orion Lab, ajoutant : « nous allons également permettre le transfert de technologie dans quelques aspects de la production et, surtout, pouvoir couvrir les besoins locaux en médicaments. »
Ali Aoun, ministre de l’Industrie pharmaceutique : « La bioéquivalence est une absurdité »
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a insisté sur la suppression de la bioéquivalence en Algérie, la qualifiant d’ « absurdité », tout en indiquant que « Nous savons pertinemment qu’en Algérie, aucune institution ne puisse certifier un dossier de bioéquivalence. Là, nous sommes en train de pousser les investisseurs à faire du trafic et du transfert de devises. »
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, a toutefois précisé que « je suis pour la bioéquivalence à condition qu’un organisme soit mis en place pour la mission de certification. Mais pour le moment, ça demeure un luxe. »
500 dossiers d’investissement seront libérés
Il a, en sens, indiqué, chiffres à l’appui, que prés de 500 dossiers d’investissement seront libérés, tous dédiés à renforcer la production locale en Algérie, un cap fixé par les instances nationales et à leur tête le Président Tebboune. La promotion de la production locale de médicaments permettra, à terme, aux dires d’Ali Aoun, de contribuer à la baisse des prix de médicaments et d’en assurer la disponibilité et l’abordabilité. « Nous avions même donné instruction, en ce qui concerne les produits hospitaliers, pour s’approvisionner en médicaments de production locale (générique), et ce, même si leur prix est supérieur à 25% par rapport aux médicaments importés. »
Ali Aoun a, par ailleurs, révélé que l’Algérie importe plus de 400 millions d’euros en médicaments anticancéreux, et que cette usine, dont il a loué sa conformité aux standards internationaux en ces termes, « elle n’a rien à envier aux usines que j’ai eues à visiter de par le monde. », contribuera fortement à la réduction de la facture d’importation de médicaments.
A propos d’Orion LAB
Les Laboratoires Orion Lab ont été créés en 2017, dans la zone industrielle de Hassi Ameur à Oran. Une consécration après 15 années dédiées à la production et la commercialisation de médicaments de formes générales à travers le laboratoire Sophal et ses différentes unités de production. Son portefeuille de médicaments représente près de 70 produits toutes formes et dosages confondus, répartis sur près de 40 principes actifs, à savoir 34 produits sous forme injectable stérile et 35 produits sous forme sèche (comprimés/gélules). Ses médicaments ciblent une quinzaine de types de cancers les plus répandus en Algérie. Les objectifs futurs d’Orion Lab sont l’immunothérapie et la production de traitements biologiques innovants d’ici 2 à 3 ans. On ne peut parler d’Orion Lab sans souligner l’apport considérable et emblématique du père Amry, Bekkai, décédé il y a 1 an.