15 familles habitant 12 gourbis, et composées de 61 personnes, attendent leur recasement. Elles font partie de la 5ème zone du site précaire El-Match, le plus peuplé de la wilaya de Skikda, récemment éradiqué lors d’une opération de grande envergure, ayant coïncidé, symboliquement, avec le 20 aout 2017, célébrant le 62ème anniversaire des offensives du Nord-Constantinois.
Depuis cette date, ces 15 familles sont dans l’expectative. Elles ont assisté à la délocalisation de tous les gourbis qui les entouraient, même ceux dont l’édification est plus récente que la leur.
« Malheureusement pour nous, nous avons été les grands oubliés. Et ce, malgré le fait que nous disposions de toutes les pièces justificatives de notre ancienneté au niveau site. Parmi les pièces, nous citerons la fiche de résidence datant de 2006 (pour le cas de Kamel Lessak, ou loin dans le temps, de Belkacem Bouguerroua (datant de 1998), NDLR) ; la liste nominative du fichier national prouvant n’avoir jamais bénéficié de logement ou autre construction auparavant ; du constat de l’huissier de justice indiquant notre occupation des lieux à la date donnée. »
Ont indiqué, en chœur, le collectif des indus-occupants, que nous avions rencontré lors de notre déplacement sur les lieux, en fin d’après-midi de ce vendredi 26 juillet.
« Le hic également, c’est que 12 familles installés bien après notre venue sur les lieux, ont été relogées. Et pas nous, et on ne le sait quand ça se fera.», ont-ils ajouté, tout en nous montrant les décombres des taudis objet de leur indignation.
La récente attribution provisoire des logements à caractère social locatif (LSL) ne leur pas aussi souri à la face. Quelques-uns des représentants des 15 familles nous présentaient leur reçu du dépôt de dossiers, preuve qu’ils avaient aussi le droit de figurer dans la liste provisoire des 1 165 bénéficiaires, qui fait actuellement l’objet de recours à la salle omnisports des Frères-Bouchache, à la cité des Frères-Saker.
Une précarité humiliante
Les 15 familles de la 5ème zone d’El Match, vivent dans des conditions lamentables. Certes, la vue est imprenable, notamment sur les 3 900 logements de Zef Zef qu’ils n’ont pas encore habités !
Mais au sein de leurs taudis, ce n’est pas la peine d’y décrire la précarité et le désœuvrement. Cohabitant courageusement avec les serpents-car les rats font il y a longtemps déjà des décors domestiques-, les 15 familles avaient, du moins depuis le recasement d’El Match, alerté les autorités locales sur leur cas. En vain.
Murs fissurés, risque de glissement de terrain, exposition continuelle aux inondations, notamment en devenant un réceptacle aux infiltrations de toutes parts. Ce sont là, d’autres précarités auxquelles sont confrontées les 15 familles de la 5ème zone d’El Match. Ce qui est davantage navrant, c’est que des enfants ont évolué, innocemment, dans un cadre de vie non-adapté à leur insouciance et espoir de s’affirmer.
Mais, ces dernières n’en désespèrent pas pour autant, car convaincues que le recasement n’est que question de temps, et que les autorités locales, à leur tête le wali de Skikda, Hadjeri Derfouf, daigneront y remédier à leur déconvenue par l’octroi de logements décents.