5e Aromed : redonner vie à l’industrie du parfum

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« Revitaliser le secteur de l’industrie du parfum en boostant la production, notamment dans les zones steppiques, dans les zones vulnérables, au Sud d’Algérie, régions qui recèlent un fort potentiel en plantes aromatiques et médicinales. »

Indique Hamdane Allalou, directeur d’Exodia et organisateur d’Aromed (Salon des Plantes à parfum, Aromatiques, Médicinales et Extraits Naturels), dont c’est la 5e édition, et qui se tient du 28 novembre au 1 décembre, au Jardin Botanique (Essai) d’El Hamma, à Alger.

Allalou, tient à ajouter : « L’exemple du Kenya est édifiant : 800 millions de dollars de recettes engrangées par l’exploitation des roses, alors que c’est un pays qui ne dispose pas des potentialités de l’Algérie, où El Bayadh et Djelfa suffisent à elles seules à dépasser le Kenya quant à ce que je viens d’avancer. »

Enfin, il révèle que « le malheur est que l’Algérie ne figurait même pas dans la liste des pays africains tels que le Mali, la Mauritanie, la Libye, l’Egypte et le Maroc, en disponibilités des PAM. Chose enfin réglé ou suite à nos efforts, notre pays s’y trouve ; nous disposons, actuellement, d’une banque de données comportant les acteurs de cette filière, ce qui nous a permis de lancer Aromed. »

Pour rappel, les quatre premières éditions d’Aromed se sont tenues en 2015, 2016, 2017 et 2019. Par ailleurs, en collaboration avec GIZ (l’Agence de coopération allemande).

5e Aromed : exposition sous le signe de l’innovation

Exposition assez distinguée que celle de la 5e Aromed : 34 exposants venus de 17 wilayas d’Algérie. Apiculture de Skikda (L’enseignante Ismahane Messaadi lance un projet de transition du miel naturel vers le miel biologique, dans le cadre de la Coopérative El Assfa), production apicole et valorisation de PAM (Coopérative ‘’La femme rurale’’’ de Hanane Abdelaziz), l’huile des grains de la figue de barbarie (coopérative Green Lady de Djendel-Mohammed Saadi, Skikda, dirigée par Fatma Djouadi), exploitation de l’huile de lentisque (Coopérative Zahrat Edough Séraidi, d’Annaba, et Arommex, de Tarf).

La certification fait ses petits pas

Ajoutez à cela, la prise de conscience liée au recours à la certification ou le contrôle (universitaire notamment) des produits issus des plantes aromatiques, essentiels ou médicinales, en plus du miel. A défaut de la disponibilité en nombre suffisant des laboratoires de contrôle, ce sont les laboratoires universitaires qui « prennent le relais ». C’est le cas du Laboratoire de recherche en écologie fonctionnelle et évolutive de l’université Chadli Bendjeddid de Tarf, qui a procédé à la valorisation des produits à base de lentisque de la coopérative féminine d’Arommex de Tarf. « Nous avons valorisé les produits ou dérivés à base de lentisque (huile, savon et crème cicatrisante) en les munissant de la fiche technique des analyses physico-chimiques, nécessaire à la commercialisation à grande échelle, en sus d’assurer à la coopérative la formation adéquate. Une analyse de toxicologie par le Centre hospitalo-universitaire (CHU) d’Annaba a également été indispensable (résultats négatifs, donc sans effets toxiques reconnus aux dérivés du lentisque) pour permettre à Arommex de créer leur registre de commerce et de commercialiser leurs produits, et non seulement de le faire uniquement au niveau des expositions. », indique Dre Radia Djelloul, directrice du Laboratoire en écologie fonctionnelle et évolutive de l’université de Tarf.

Deux professeurs de l’université Chadli Bendjedi de Tarf

L’innovation au menu : lutter contre le poux et manger le quinoa

5e Aromed, a permis de découvrir, notamment, deux innovations. Une solution contre le poux, mise au point par Rayane Brahimi, diplômée en parasitologie, via sa startup, Biothérapy. Delose Nature, c’est le nom du produit en question, est fabriqué à base de Ylang-Ylang, une plante d’origine indienne.

La deuxième : Quinnov, une startup fondée par Dre Houda Baghli, enseignante-chercheur à l’Ecole nationale Polytechnique d’Alger (ENPA), et soutenue par des diplômés et des étudiants dans la spécialité Génie chimique et Génie des procédés en environnement de l’ENPA. L’innovation réside dans la fabrication de produits (farine, lait végétale et compléments alimentaires) à base de quinoa, une plante d’origine péruvienne (Pérou), sans lactose et sans gluten.

Dre Houda Baghli

Pour ces deux innovations, nous reviendrons en détail dans nos prochaines éditions.  

Le Jardin Botanique (d’Essai) d’Alger : co-organisateur d’Aromed

Entreprise public à caractère industriel et commercial (Epic) depuis 2017, le Jardin d’Essai d’El Hamma, qui relève de la wilaya d’Alger, ajoute une corde à son arc en matière d’activités le distinguant, dont l’accueil des visiteurs, l’accompagnement des zoos, la location d’espaces pour l’évenementiel et la recherche fondamentale.  

En co-organisant Aromed, le Jardin d’Essai d’El Hamma ne fait que conforter sa mission de :

  • conservation de la biodiversité,
  • conservation végétale et animale,
  • valorisation et conservation des plantes et extraits, et leur exploitation,
  • promotion de l’éducation environnementale, à travers des ateliers de sensibilisation, de jardinage, d’aquaculture.  

Utilisation des plantes dans la parfumerie

Kenza Saadyia BenMenni, directrice du Jardin Botanique d’El Hamma

Kenza Saadyia BenMenni, directrice du Jardin Botanique d’El Hamma, dépendant de la wilaya d’Alger, depuis septembre 2023, révèle : « Nous avions, hier (28 décembre), animé des conférences au niveau de l’Hôtel Sofitel, sur l’utilisation des plantes dans la parfumerie. Il faut savoir, à ce titre, que les plantes algériennes, en abondance se caractérisant par des spécificités en fonction des régions où elles sont implantées, sont encore inexploitées. Ce qui nous permet une valorisation de ces plantes dans l’industrie du parfum (le luxe, ndlr), mais aussi dans la phytothérapie et l’aromathérapie.»

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