1er Forum de l’investisseur 2024 : l’IA comme facteur de croissance des entreprises

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Le ‘’Forum de l’investisseur’’, dans sa 1re édition 2024 datée du 12 mars, aborde l’intelligence artificielle, l’intelligence artificielle éthique pour être plus précis,  sous la thématique « L’IA : facteur de croissance des entreprises africaines ». Il est co-organisé par Soluinvest, dirigée par Ines Sanou, et GUILD4ai, présidée par Christian Jumelet. Cette session de webinaire a vu la participation de quelques membres de l’Agence francophone africaine de l’intelligence artificielle (AFRIA), mais surtout de membres Guild4ai, dont Jasmine Mabe, et ses autres représentants sous la sphère géographique de l’Afrique, de l’Europe et de la Zone Caraïbes.

L’IA : c’est aussi innovation africaine !

L’Afrique, première concernée par cette session, englobe :

  • L’Algérie, la Tunisie et le Maroc ;
  • Le Sénégal, le Bénin et le Niger ;
  • Le Cameroun et la Guinée,
  • La Côte d’Ivoire.

La Principauté Andorre est drivée par le coach Erol Giraudy, alors que la Zone Caraïbes est représentée par la Martinique. Quant à l’Europe, pour le moment c’est la France, avec l’équipe clé de GUILD4ai, qui représente le vieux continent.  

Manque de formation des entreprises en IA

Le ‘’Forum de l’Investisseur ‘’ a donné lieu à d’intéressantes réflexions sur « la difficulté pour les entrepreneurs ou porteurs de projets africains de formaliser une idéation mise en place. Comment implémenter des projets demeure la préoccupation de beaucoup d’acteurs économiques en Afrique. », selon Ines Sanou, ajoutant : « Même le pitch pour avoir les financements requis demeure en deçà des attentes, les incubateurs étant derrière cet attribut miraculeux accordé aux pitchs sans en donner la teneur idoine. »

Enfin, Sanou indique que « même les banques ne peuvent satisfaire aux demandes de financements demandés par les entreprises, car souvent ces dernières ne sont pas éligibles aux critères de crédits bancaires. »

Sur 20 000 solutions IA : une bonne partie est en Afrique

De son coté, Christian Jumelet révèle que « sur les 20 000 solutions en IA, une bonne partie est en Afrique, et aussi surprenant soit-il, ça travail beaucoup en Afrique, il y a des DataLab, des data scientist, des cas d’usage dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation, et pas seulement dans l’IA générative. »

Eviter la colonisation numérique de l’Afrique

Naully Nicholas, un coach en IA, basé en Suisse, compare l’IA à un software, comme « l’avènement du cinéma pour les USA », et « l’Afrique doit s’adapter pour ne subir une colonisation numérique par l’IA ». Nicolas, en formateur via les actes d’acculturation qu’il engage, en coach par les conférences qu’il anime ou en tant que consultant en prodiguant ses conseils aux entreprises africaines ou européennes, demeure convaincu qu’il est temps que l’IA ou le numérique d’une manière générale doive « intégrer le mindset des particuliers ou des entrepreneurs.« 

Bénin, Afrique du Sud et Sénégal : suprématie des pays anglophones sur le podium de l’IA en Afrique

Le Bénin, l’Afrique du Sud et le Sénégal, sont les trois pays sur le podium africain de l’IA, selon Giraudy. Concernant la position de l’Afrique en IA, Christian Jumelet, cite le Maghreb en classant dans cet ordre les pays le composant :

  1. Le Maroc : une communauté de 10 000 personnes autour d’IA Movement, drivée par Amal El Fellah Seghrouchni, experte mondiale en IA et systèmes multi-agents ;
  2. L’Algérie : 120 startups algériennes en attente de financement, selon le chiffre donné par le ministre de l’Economie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid ;
  3. La Tunisie, surtout en matière d’applications et des usages.

Galsen Ai : le modéle sénégalais en IA

Quant au Sénégal, Jumelet cite GalsenAi, une communauté qui regroupe des data scientist, des étudiants et des entrepreneurs, et dont Forbes a consacré un article. Le Gabon, le Togo et la Côte d’Ivoire sont également les autres pays qui connaissent une avancée notable en IA.

Inter-africanité en IA et Observatoire des solutions en IA

Jumelet, a également mis en relief l’apport des solutions en IA, transférables et applicables d’un pays à l’autre en Afrique, et d’un pays africain à un autre issu d’un continent différent. L’exemple le plus édifiant est le travail effectué par l’AFRIA à Cotonou, au Bénin, consistant au recensement des acteurs de l’IA pour en faire, à terme, un Observatoire des solutions en IA. 

Les PME sont les plus grandes cibles de l’IA

C’en est la conclusion à laquelle est arrivée Naully Niclos dans le cadre de ses missions de formation. « Les PME sont généralement bien maitrisés, car plus petites, contrairement aux grands groupes où généralement le siège général est dans un pays, alors que les filiales sont situés en dehors du pays de la société-mère, rendant plus compliqué l’application de l’IA. »

Naully Nicolas, en appelle également à une démystification de  l’IA, notamment en un apprentissage des algorithmes. « L’IA ce n’est pas de la science fiction, loin de là ! Et l’IA ce n’est pas seulement ChatGPT». Nicolas, recommande également, dans le cadre du 2e niveau d’acculturation en IA, de « jongler entre technicité et légalité : l’écosystème d’application du secteur concerné par l’IA doit être pris en considération. »

Enfin, il conseille aux entreprises de ne pas trop s’appuyer sur applications-tierces, notamment ChatGPT, en guise de solutions à leurs problématiques internes. « Samsung qui a lancé son Samsung GPT, doit être pris comme modèle de mise en place d’une stratégie de souveraineté de la donnée, sur la base de LLM (grand modèle de langage) interne à la société. »

En recourant à l’IA Transformation : l’Afrique grande gagnante!

Christian Jumelet, rappelle également que « la donnée doit être souveraine au sein de l’Etat, et protégée au sein de l’entreprise. », explicitant : « Donc, il faut, dans le cadre d’une mise en œuvre de la stratégie IA au sein de l’entreprise, avoir son framework (cadre de travail) et sa propre méthodologie, pour ne pas faire une chose et son contraire. »

Il indique aussi que « l’IA générative couplée à des moteurs d’automatisation (les no-code et low code), permet de revisiter les process métiers de l’entreprise pour les rendre encore plus performants, notamment les divisions Ressources humaines, Vente et Marketing, et aussi Veille stratégique et Communication. »

Concurrent de l’IA : ne pas utiliser l’IA!

Jumelet, met en garde en ces termes : « le plus grand concurrent de l’IA, c’est de ne pas y recourir ! Car il faut se mettre en tête que si vous n’utilisez pas l’IA, un autre viendra après vous et l’utilisera ! »

Enfin, rassurant il dit : « L’Afrique mettra à profit les erreurs de l’Europe en usage de l’IA. En zappant cet usage et en passant directement l’IA transformation, l’Afrique n’en sortira que gagnante et ayant directement fait l’économie d’une révolution. »


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